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PIÈCES OFFICIELLES. — ÉTATS-UNIS.

l’objet de mes soins les plus empressés ; et malgré la difficulté de la tâche, je ne puis en appréhender un résultat défavorable. Notre pays possède tout ce qui constitue la force nationale, et est en position de soutenir ses intérêts. En remplissant les devoirs délicats imposés sous ce rapport au pouvoir exécutif, je me suis promis de ne rien demander que de rigoureusement juste et de ne me soumettre à rien d’injuste ; je me flatte que, soutenu par les autres branches du gouvernement, par l’intelligence et le patriotisme du peuple, nous serons en mesure, avec la protection de la Providence, de faire respecter nos justes droits.

» Parmi les matières en discussion entre les États-Unis et les autres puissances, les plus importantes sont celles qui, depuis plusieurs années, font l’objet de négociations avec l’Angleterre, la France et l’Espagne. L’époque à laquelle nos ministres actuels près ces gouvernemens ont quitté les États-Unis, ne nous permet pas de vous informer de ce qu’ils ont fait au sujet de ce dont ils ont été respectivement chargés. Nous reposant donc sur la justice de nos prétentions par rapport aux points en litige, et sur la bienveillance réciproque qui caractérise nos relations avec ces contrées, nous avons les meilleurs motifs d’espérer une solution satisfaisante des difficultés existantes.

» Quant à la Grande-Bretagne également distinguée dans la paix et dans la guerre, nous pouvons compter sur des années d’une concurrence paisible, honorable et généreuse. Tout, dans la condition et dans l’histoire des deux nations, est calculé pour inspirer des sentimens de respect mutuel, et porter dans l’esprit des deux peuples la conviction que leur politique doit être de conserver entre eux les relations les plus cordiales. Telles sont mes vues personnelles, et l’on ne peut douter que ce ne soient aussi les sentimens de nos commettans. Bien que ni le temps ni l’occasion ne nous aient fait connaître le développement complet de la politique que le cabinet actuel de la Grande Bretagne a dessein de suivre par rapport à ce pays, j’ai l’espoir qu’elle aura un caractère de justice et de paix ; et, si cette espérance se réalise, nous pouvons compter sur une prompte et acceptable solution des négociations.

» Relativement à l’arbitrage des frontières en litige mentionnées dans l’art. 5 du traité de Gand, cette affaire a été conduite jusqu’ici avec cet esprit de candeur et de libéralité qui doivent toujours caractériser les actes des états souverains qui ont pour but de régler, par les moyens les plus irréprochables, les discussions importantes et délicates. Les premiers documens ont été échangés entre les deux parties, et notre réplique finale se prépare. Un membre patriote de notre confédération donne à cette affaire toute l’attention qu’exige sa grande importance. L’exposé déjà fait de nos droits est tel qu’on pouvait l’attendre de la haute réputation des commissaires qui l’ont préparé ; nos intérêts à la cour du souverain qui nous a donné des marques d’une disposition amicale en se chargeant de la tâche délicate d’un arbitrage, ont été confiés à un citoyen de l’état du Maine, que son caractère, ses talens et la connaissance parfaite qu’il a de l’affaire, rendent éminemment propre à une mission d’une si grande responsabilité. Pleins de confiance dans la justice de notre cause, dans la probité, l’intelligence et la complète indépendance de l’illustre arbitre, nous n’avons rien à craindre du résultat.

» Quant à la France, notre ancienne alliée, nous avons droit d’en attendre cette justice qui convient au souverain d’un peuple puissant, intelligent et magnanime. Les effets avantageux produits par la convention commerciale de 1822, bien que limités par les stipulations de cette convention, sont trop évidens pour ne pas faire une impression salutaire sur l’esprit de ceux qui sont chargés de l’administration de son gouvernement. Si ce résultat faisait naître une disposition à embrasser dans toute leur étendue les principes salutaires qui constituent notre politique commerciale, notre ministre près cette cour a des instructions pour y donner suite et l’amener à un résultat pratique avantageux. Les réclamations de nos concitoyens pour les déprédations commises depuis long-temps sur leurs propriétés, sous