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ANGLETERRE.

est à craindre que nous ne puissions obtenir cet objet de nos vœux et de nos réunions annuelles. »

Après ce discours et quelques autres dans le même sens, le docteur Edouard a demandé que la société rédigeât une adresse de remercîmens à l’honorable M. Robert Otway, membre du parlement, l’un des sociétaires et présent à la séance, pour les nobles sentimens qu’il a déployés pendant la dernière session, dans la motion où il appelle l’attention du gouvernement sur les malheurs des colonies. M. Henry Hunt reconnaît la justesse de tout ce qui a été dit sur les esclaves ; mais il pense que quelques sujets blancs de Sa Majesté Britannique ne sont guère plus heureux. Quel que soit, dit-il, le triste sort des nègres, ils sont toujours bien nourris. Peut-on en dire autant de tous nos paysans qui souvent n’ont pour soutenir leur existence et celle de leurs familles, que quelques chétives pommes de terre ? » Il termine son discours en votant l’adresse de remercîmens à M. Otway.

Le président dit en peu de mots qu’il avait eu lieu de craindre d’abord que les lenteurs et les contrariétés éprouvées par la société, ne finissent par refroidir le zèle de ses membres, mais qu’il avait vu avec plaisir, pendant la dernière session, le discours philanthropique de M. Otway, éveiller l’intérêt et ranimer l’ardeur de tous les amis de la cause des malheureux noirs ; au nom des sociétaires, il présente à l’honorable membre, les remercîmens de l’assemblée. M. Otway se lève alors, et rend grâce à son tour des éloges que lui ont prodigués les divers orateurs qui se sont succédés. « Le tableau, dit-il, que M. Pownall a présenté de la situation des nègres des Antilles, n’est exagéré en aucun point. Si un esclave est estropié ou mutilé par maladresse ou par méchanceté, le maître reçoit la même indemnité que si on avait mis un de ses chevaux hors de service. La première fois que j’ai parlé à la chambre des communes en faveur des nègres, je me suis borné à demander la libération des enfans. Je savais trop que celle