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GÉORGIE AMÉRICAINE.

tisfaisante. Ils avaient atteint le but qu’ils s’étaient proposé en portant leurs griefs à la connaissance du congrès et du peuple américain ; et comme l’argumentation du secrétaire de la guerre, en faveur des prétentions de la Géorgie à une partie du territoire des Chérokées, n’invalidait nullement, à leur avis, les droits de ceux-ci, ils ne crurent point devoir y répondre, et partirent pour la Nouvelle-Èchota.

Telle était l’état des choses, lorsque le 14 octobre le chef Suprême Ross, qui avait accompagné la députation, procéda à l’ouverture de la session du conseil général de 1829.

« Amis et concitoyens, dit-il, comme représentans du peuple chérokée, vous êtes de nouveau assemblés en vertu de l’autorité constitutionnelle de la nation. Le droit sacré de nous réunir en conseil général, pour veiller aux intérêts et pourvoir au bien-être de nos compatriotes, est un des plus grands bienfaits que nous ayons reçus du régulateur Suprême de l’univers ; ce droit nous l’avons toujours exercé en notre qualité de peuple indépendant, et il nous a été reconnu par le gouvernement des États-Unis, qui a bien voulu nous tirer des ténèbres de l’ignorance et de la superstition pour nous initier aux arts de la vie civilisée. »

Ross rend ensuite compte des démarches infructueuses tentées par la députation auprès du gouvernement général ; puis il énumère les griefs des Chérokées contre les Géorgiens, et les spoliations et vexations de tous genres exercées par les blancs contre les paisibles Chérokées des frontières, pour les contraindre à leur abandonner leurs propriétés et à se retirer dans l’intérieur. Abordant ensuite la prétention que la Géorgie a formée à une partie de leur territoire qu’elle dit avoir acquise du chef creek Mackintosh, par le traité d’Indian Springs, il en combat la validité par des faits irrécusables. « Il existe, dit-il, aux archives des États-Unis, de nombreux documens publics pour prouver au monde que ces terres sont le patrimoine des Chérokées. La délimitation entre les pos-