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AFRIQUE.

petit brin d’herbe. Les alentours de Longwood sont tristes, nus et stériles. La vue de toutes parts est bornée par d’énormes rochers et surtout par le mont Barnes, Déadvood. Non loin de là se trouve la ferme où la compagnie des Indes entretient de nombreux troupeaux de moutons, destinés à être embarqués comme vivres de rafraîchissemens pour les vaisseaux qui lui appartiennent, lorsqu’ils se rendent des Indes en Europe.

L’eau employée pour les besoins de la garnison est prise à plus d’un mille de James-Town, et conduite par des tuyaux en plomb jusqu’à la jetée où les chaloupes des bâtimens sur la rade vont, à l’aide de manches en cuir, remplir les pièces dont elles sont chargées. Deux appareils ou grues servent à l’embarquement ou au débarquement des vivres, des munitions ou des marchandises. L’île ne fournit pas de bois à brûler ; et on emploie à cet effet l’ajonc qui croît abondamment dans les lieux stériles. Les légumes qu’on peut s’y procurer, en petit nombre toutefois, sont : les choux, les patates, les carottes, les navets, les haricots, les salades, etc., et parmi les fruits, les plus communs sont les pommes et les pêches. La couche de terre végétale varie en profondeur, et on conçoit naturellement qu’elle est d’autant plus profonde qu’elle occupe la partie la plus intérieure des vallées. Avant le gouverneur Beatson, l’agriculture était fort négligée ; c’est à lui qu’on doit l’introduction de plusieurs plantes utiles, et plus de soins dans la culture de quelques fruits des régions intertropicales. L’orge a parfaitement réussi à Longwood ; mais les vignes qu’on y a introduites n’ont jamais servi qu’à donner du raisin de table.

Les jardins les mieux entretenus sont ceux de Plantation-House, maison de campagne bâtie en 1791, pour l’usage des gouverneurs de Sainte-Hélène, et dont rien n’égale l’heureuse position et la beauté des sites.

Sur le côté droit de la vallée de James-Town, on a prati-