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AFRIQUE.

se fixèrent jusqu’en 1651, qu’ils détruisirent leur colonie. À partir de cette époque, les Anglais s’y établirent et en furent chassés en 1672 par les Hollandais qu’ils en expulsèrent à leur tour l’année suivante. Le roi d’Angleterre la céda à la compagnie des Indes en 1674. Dampier visita cette île en 1691, et le 1er juin 1706, une escadre française, commandée par M. Desduguières, attaqua cette place, et coula sous ses batteries un bon nombre de navires. Depuis ce temps, elle n’a pas changé de maîtres[1].

Nulle personne étrangère à la colonie ne peut librement circuler dans l’intérieur de l’île, et lorsqu’on en obtient la permission, les autorités vous font accompagner par un sergent ou par un officier, suivant le grade dont jouit le voyageur…

Vue de la mer, l’île de Sainte-Hélène paraît triste et nue ; le pic de Diane, haut de deux mille six cent quatre-vingt-dix-sept pieds anglais, se perdant dans les nuages, en est le point culminant. High-Peak, remarquable par son cône arrondi, se montre à la pointe sud-ouest, et n’a qu’une cinquantaine de pieds de moins que la montagne précédente. Sur ces monts élevés l’air est froid, mais agréable, et les pics sourcilleux qui menacent le ciel sont, le plus souvent, entourés de nuages qui entretiennent une constante humidité, et par suite une végétation pressée et active.

Le climat de cette île est, dit-on, très-salubre. On n’y remarque ni tempêtes ni tremblemens de terre. Le ciel y est généralement serein. Le tonnerre et les éclairs sont très-rares, et une brise modérée et agréable tempère ce que les journées ont de trop chaud. Des pluies viennent fréquemment apporter la fraîcheur et la vie dans les vallées qui, sans elles, seraient

  1. La population de Sainte-Hélène est évaluée aujourd’hui à environ trois mille habitans, et dans ce nombre les esclaves noirs y entrent bien pour moitié. Les rivalités et les jalousies qui ne manquent jamais de régner dans les corps armés, divisent la classe supérieure de cette faible population, et ne permettent point qu’il y ait là, comme ailleurs, des réunions amicales, des fêtes ou des plaisir.