Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 1.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
IRLANDE.

effet, il faudra, que l’Angleterre s’occupe à détruire les abus nombreux que des siècles d’oppression et d’injustice ont enraciné dans ce pays ; il faudra qu’elle marche largement dans les voies de la réforme et de la liberté, si elle ne veut pas entretenir un foyer continuel de mécontentement et d’agitation au milieu de l’Irlande. Il n’est ni dans le caractère, ni dans l’intérêt des Irlandais, de s’en tenir à une grâce que la nécessité seule a arrachée. Vifs et irritables, ils trouveront aisément de nouveaux sujets de plainte, et quand enfin, cédant à leur importunité ou à leur force, le gouvernement aura satisfait à toutes leurs demandes, quand l’Irlande sera vraiment libre, l’Angleterre ne restera pas indifférente. Elle suivra nécessairement l’impulsion donnée, et si aucun événement imprévu du dehors ou du dedans ne vient troubler les progrès de ses réformes ni en précipiter la marche, elle offrira peut-être le premier exemple d’une puissante nation passant de la barbarie des usages gothiques à la morale éclairée des temps modernes, sans s’exposer aux chocs terribles qui précèdent presque toujours les grands changemens politiques.

Agréez, etc

O’…

P. S. Peut-être lirez-vous avec intérêt un état actuel des catholiques romains en Angleterre, en Écosse et en Irlande. Je l’ai extrait d’un immense recueil de pièces que l’on vient d’imprimer sous le titre de The new magna Charta.

POPULATION.

La totalité des catholiques en Grande-Bretagne est évaluée à près d’un million, répandu dans les différentes parties de l’Angleterre, de l’Écosse et du comté de Galles. Cependant on doit observer que cette évaluation est faite par les catholiques eux-mêmes, et comme les comptes officiels en ont di-