Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 1.djvu/422

Cette page a été validée par deux contributeurs.
404
VARIÉTÉS.

au nord de Yèni-Kaplidja, existe encore une source aussi abondante, au milieu d’un jardin potager : mais elle coule aujourd’hui, sans utilité, vers les ruines d’un vieux bain (Eski-Hammam), abandonné depuis long-temps par suite de l’exhaussement successif du terrain qui l’environne, et dont le niveau actuel s’élève de plusieurs pieds au-dessus de l’ancien pavé.

Yèni-Kaplidja, le nouveau therme, est le plus beau et le plus grand de ces édifices ; il a été réparé depuis peu aux frais du trésor, car ces bains sont autant de propriétés du domaine impérial, qui d’ailleurs les afferme à des prix très-modérés. Trois grandes salles principales, indépendamment de plusieurs chambres ou petits réduits, composent ce beau monument d’utilité publique, couvert de dômes et de coupoles. Deux sources, sortant du rocher de Badamly-Baghtch, à la température moyenne de 68 à 70° R., perdent cet excès de chaleur par le mélange d’eaux froides, de manière à n’entrer dans la grande étuve qu’à 33° environ, proportion que j’ai constamment trouvée à peu près la même dans tous les autres bains. Il est cependant aisé d’obtenir ces eaux à un degré supérieur ou inférieur ; il suffit d’en témoigner le désir.

Yèni-Kaplidja possède une piscine en marbre blanc, de forme circulaire, ayant de 4 à 5 pieds de profondeur, avec trois gradins dont le diamètre est double de celui du bassin d’Eski Kaplidja. Une eau limpide et claire comme le cristal s’y renouvelle sans cesse, et nonobstant ce renouvellement, chaque soir la piscine est mise à sec et nettoyée avec soin. On prend les mêmes mesures dans les autres bains.

Tout auprès, Kaïnardje (l’eau bouillante), qui reçoit ses eaux de la même source que Yèni-Kaplidja, est uniquement destiné aux femmes. Ce bâtiment n’est construit ni avec la même solidité, ni avec la même élégance : aussi les dames n’y vont-elles jamais ; elles attendent le jour des grands bains, qui attirent un si nombreux concours à Badamly-Baghtché.

Hadjy-Moustapha, dans la plaine au bord de la route de