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TURQUIE.

l’exécution, fondée, autant que possible, sur le principe de l’uti possidetis. »

Suleïman-Pacha, gouverneur-général de Candie, envoya à l’amiral la réponse suivante :


À M. l’AMIRAL SIR PULTENEY MALCOLM,
vice-amiral, commandant en chef les forces navales de s. m. e. dans la méditerranée


« Monsieur l’amiral,

» Je viens de recevoir le Memorandum que Votre Seigneurie a remis à Mustafa-Pacha, concernant l’armistice que vous voulez établir entre nous et les Grecs, et je m’empresse de lui adresser cette lettre pour la prévenir que je ne me refuserai jamais, comme je ne me suis jamais refusé, à employer mon autorité, lorsqu’il s’agit du soulagement des maux qu’éprouve depuis quelque temps cette île. L’estime d’ailleurs particulière que je professe pour les nations anglaise et française, me donne tout lieu d’espérer que les nobles chefs de leur marine, dans le Levant seront guidés dans cette occasion par la même franchise dont je suis animé, et que leur impartialité, précieux attribut du médiateur, ainsi que leur influence sur l’esprit des Grecs, leur fera juger avec l’équité qui leur est naturelle, les raisons des deux partis, afin d’en venir à un juste arrangement. Je viens de nommer Mustafa, pacha de la Canée, pour mon substitut, et je lui ai donné pleine faculté d’agir en mon lieu et place dans cette affaire.

» J’ai appris, monsieur l’amiral, que depuis peu de temps seulement, vous êtes venu dans ces parages, et cela me fait supposer que les Grecs seuls ont pu vous adresser leurs plaintes. Qu’il me soit donc permis de vous esquisser à grands traits le tableau de la Crète depuis quelques années, et toujours avec