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INDIENS CHÉROKÉES.

500 charrues, 30 chariots, 1,600 rouets à filer, 467 métiers de tisserand, 13 moulins à farine, 3 à scie, 3 à salpètre, un moulin à poudre, et 49 boutiques de joaillerie.

Les possessions des Chérokées s’étendaient autrefois dans le Tennessée, les deux Carolines, la Virginie, la Georgie, le Kentucky et l’Alabama, et y occupaient une superficie de 35 millions d’acres. Cédant aux importunités des blancs, ils leur ont abandonné, à différentes époques, depuis la révolution, près des trois quarts de leur patrimoine. Une partie de ces terres est extrêmement fertile, le pays est salubre et le climat délicieux. De tout ce vaste et riche territoire, arrosé par des rivières innombrables, dont les unes vont se perdre dans l’Atlantique, d’autres se rendent par un cours sinueux au Mississipi, et d’autres enfin versent leurs eaux directement dans le golfe du Mexique ; ces indiens n’ont conservé que 8 millions d’acres, dont le sol est d’une qualité fort inférieure à celui qu’ils ont vendu.

En 1817, il y eut une scission entre les Chérokées. Près de 6,000 d’entr’eux, préférant la vie sauvage qu’avaient menée leurs pères, allèrent s’établir sur les bords de l’Arkansas, où ils vivent de la chasse et de la pêche. Ceux qui restèrent sont aujourd’hui au nombre de 15,000, dont 220 blancs, qui tiennent à la nation par des alliances, et 1277 esclaves noirs. Cette population est disséminée sur un territoire de 14,000 milles carrés, qui comprend l’angle N. O. de la Georgie, le N. E. de l’état d’Alabama, et le S. E. de celui de Tennessée.

Ces anciens hôtes des forêts habitent actuellement des maisons commodes et bien bâties, groupées çà et là en une soixantaine de villages. Les campagnes, naguère incultes ou couvertes de bois épais, sont partagées en fermes de 30 à 40 acres, d’une culture aussi perfectionnée que celle des blancs, et abondamment pourvues de bestiaux de toute espèce. Les femmes, non moins industrieuses que leurs maris, s’acquittent des fonctions du ménage, filent, tissent, font du beurre