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PORTUGAL.

Grande-Bretagne s’engage à ne jamais reconnaître comme roi de Portugal un autre roi que « l’héritier et le représentant légitime de la famille royale de Bragance. »

On doit se rappeler que cette convention fut signée avant l’invasion du Portugal par une armée française, et la détermination du prince-régent de s’embarquer avec toute sa famille pour Rio-Janeiro, plutôt que de sacrifier son alliance avec l’Angleterre. On savait que l’intention de Bonaparte était de partager le royaume de Portugal en petites souverainetés, pour y placer ses généraux les plus favorisés. Ce gage fut donc donné par le roi d’Angleterre en retour du dévoûment de son allié à la cause commune. C’était une assurance que cet allié pouvait naturellement s’attendre à recevoir contre le danger alors imminent. Si cette convention était encore en vigueur, Sa Majesté pourrait être tenue de reconnaître, comme roi de Portugal, le seul héritiér légitime de la maison de Bragance. Mais, évidemment temporaire dans son caractère, elle a cessé d’exister avec la nécessité qui lui donna naissance. La convention secrète de 1807 fut confondue dans le traité d’amitié et d’alliance, signé à Rio-Janeiro en 1810 ; et, dans ce traité, le sixième article de la convention secrète, contenant l’expresse garantie du Portugal à la maison de Bragance, fut inséré mot pour mot ; la convention se trouva donc comprise dans le traité de 1810. Mais, en 1815, à la fin de la lutte où les deux pays avaient été si long-temps et si glorieusement engagés, quand le sceptre de Portugal fut replacé intact entre les mains « de l’héritier et du représentant légitime de la famille royale de Bragance, » le principal objet de ces traités fut accompli. Le 22 janvier de cette même année, les deux puissances conclurent un autre traité à Vienne : par son troisième article, le traité de 1810, « étant fondé sur des circonstances d’une nature temporaire, qui ont heureusement cessé d’exister, est déclaré aboli dans toutes ses parties, et de nul effet. » Et cette révocation est confirmée par la dernière partie du même