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CORRESPONDANCE DIPLOMATIQUE.

pour la préservation du Portugal et des colonies qui lui restaient, que Sa Majesté se croirait tenue de les protéger aussi bien contre l’injuste agression du Brésil, que contre celle de toute autre puissance étrangère.

Le marquis de Barbacéna prétend que l’usurpation de l’infant don Miguel a eu une origine étrangère, ou a été encouragée par quelque état étranger. Au contraire, chaque souverain de l’Europe a retiré son ministre et suspendu toutes ses relations diplomatiques avec la cour de Lisbonne. Que l’acte de don Miguel ait été juste ou non, il a été secondé par la nation. Si les preuves manquaient, on les trouverait dans la conduite de ceux qui, ayant levé l’étendard de l’empereur don Pédro, ou celui de la reine dona Maria, à Oporto, et y ayant rassemblé la plus grande partie de l’armée, ainsi qu’un corps nombreux d’hommes armés, n’appartenant pas à l’état militaire, supérieurs en forces, en équipemens, en discipline et en moyens, jugèrent cependant nécessaire d’abandonner Oporto et de chercher, pour la plupart, un refuge en Angleterre, parce que, suivant leur déclaration, ils trouvèrent tout le pays contre eux….

Sa Majesté a reconnu l’empereur don Pédro en qualité de roi de Portugal, et sur son abdication, il a reconnu aussi l’infante dona Maria comme son successeur et la souveraine légitime de ce pays. Mais Sa Majesté démentirait les principes qu’elle a publiquement professés, et selon lesquels elle a toujours agi, si elle croyait devoir employer la force pour obtenir l’acquiescement d’un peuple indépendant à cette récognition.

La seule apparence de fondement dans l’assertion avancée par le marquis de Barbacéna, que ce pays est tenu, après les traités d’alliance et de garantie, de coopérer par de tels moyens à placer Sa Majesté très-légitime sur le trône de Portugal, doit se trouver dans la stipulation du sixième article de la convention secrète, conclue le 22 octobre 1807, par laquelle la