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PORTUGAL.

quemment demandée depuis 1820, a été refusée avec fermeté par le gouvernement britannique. Elle l’a été également à tous les partis, et pour tous les objets, et certes ils ont été des plus opposés et des plus contradictoires. Même en 1826, lorsque Sa Majesté, pour adhérer à la requête de l’ambassadeur de sa très-légitime Majesté, envoya un corps de ses troupes en Portugal, la justification de cette mesure reposa expressément sur le motif que les réfugiés portugais avaient acquis un caractère étranger, en ayant été incorporés, armés et équipés en Espagne ; et le commandant des troupes britanniques reçut la stricte injonction de ne prendre aucune part à la lutte entre les factions en Portugal, mais de s’opposer aux envahissemens étrangers.

En 1822, le roi de Portugal regarda la déclaration de l’indépendance faite par le Brésil, et l’action d’assurer l’autorité souveraine de ce pays de la part de son fils, l’empereur don Pédro, comme des actes d’une rebellion heureuse. Le gouvernement portugais en appela souvent aux traités conclus avec l’Angleterre, et aux obligations d’une garantie qui assurait l’intégralité du Portugal et de ses colonies. Mais le gouvernement britannique, tout en admettant la pleine étendue des obligations imposées par la garantie, soutint qu’elles n’existaient que contre un démembrement opéré par une puissance étrangère, et qu’elles ne s’appliquaient nullement aux effets d’une dissension intérieure. Dans la note verbale présentée au gouvernement portugais par le chargé d’affaires britannique à Lisbonne, au mois de décembre 1822, Sa Majesté déclara que, dans les événemens qui divisaient, à cette époque, la maison de Bragance, elle était résolue à observer « la plus exacte et la plus scrupuleuse neutralité. » D’après un heureux accord avec sa très-légitime Majesté, conclu sous la médiation de la Grande-Bretagne, l’indépendance du Brésil fut enfin reconnue et assurée ; mais cet accord a été si loin d’affaiblir l’effet de la garantie donnée par la Grande-Bretagne