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DES RAYAS.

» Nous ordonnons qu’en cas de plaintes ou de réclamations contre le susdit patriarche, notre Sublime Porte n’y donne attention qu’autant qu’elles seront faites par tout le synode, d’une voix unanime ; que les lamentations particulières d’un métropolitain, ou les accusations d’un simple individu, soient soumises à l’examen et à la discussion du synode même, tenu de faire à notre Sublime Porte un rapport exact et fidèle, d’après lequel justice sera rendue suivant l’exigence des cas.

» Nous ordonnons que le susdit patriarche exerce les droits de sa place absolument comme ses prédécesseurs ; que son administration ait lieu avec le concours et la participation de tous les métropolitains du synode ; qu’il agisse en tout d’un concert parfait avec eux, et qu’il jouisse d’une entière liberté dans l’exercice de ses pouvoirs ; que nul individu (hors les membres ordinaires du synode) ne puisse jamais former la prétention de s’immiscer dans les affaires qui sont du ressort unique et absolu du patriarcat ; que tout ce qui concerne l’administration générale de la nation grecque dans toute l’étendue de l’empire, la direction des églises, des couvens et des monastères, leur économie civile, leurs rentes et leurs dépenses, soit, comme auparavant, de la compétence seule du patriarcat et du synode ; que pour prévenir des abus dans le maniement des deniers de chaque couvent, et par là des déprédations et des vexations au dam et préjudice des sujets, aucun emprunt ne puisse se faire sans la connaissance du synode, et sans l’apposition du cachet des métropolitains sur toute obligation quelconque ; que cette règle soit générale pour tous les couvens existans dans l’empire ; à quel effet un cachet commun, un sceau synodal (Kèchich-khânè-muhuri[1]), sera déposé dans le lieu où siége

  1. Ce sceau est rond et coupé en quatre ; on y lit en caractères turcs : les serviteurs, le patriarche grec de Constantinople, et les métropolitains du synode siégeant dans la capitale.