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CORRESPONDANCE DIPLOMATIQUE.

œil jaloux, un changement auquel les cortès n’auraient pris aucune part entraînerait de plus fâcheux résultats, et M. de Paranagua, qui vit Sa Majesté bientôt après, sentit si bien la portée de cette objection, que pendant plusieurs jours, il ne fut question que d’un système constitutionnel, fondé sur les anciennes constitutions de Portugal.

C. Stuart


LE MÊME AU MÊME.


Rio-Janeiro, 30 avril 1826.


Vendredi, le conseil ne s’est séparé qu’après avoir complètement changé de système ; car il a été décidé que Sa Majesté n’accepterait la couronne de Portugal qu’afin d’octroyer une charte constitutionnelle à ce royaume, et qu’elle abdiquerait en faveur de sa fille aînée, si l’infant don Miguel consentait à l’épouser, et si les Portugais accueillaient favorablement la charte.

Les conséquences de ce changement me parurent trop graves pour que je pusse m’abstenir de toute réflexion. En conséquence, je me rendis auprès de Sa Majesté.

Je pris la liberté de lui faire remarquer que, puisqu’elle répugnait à suivre les anciennes constitutions du royaume, en convoquant les cortès de Lamejo, il fallait absolument que les changemens constitutionnels projetés fussent annoncés de manière à ne pas paraître émaner des conseillers de Sa Majesté. J’exprimai par conséquent le désir que Sa Majesté n’attendît pas, pour publier ses décrets, la réunion des chambres à Rio-Janeiro. J’ajoutai que je suppliais Sa Majesté de ne pas perdre de vue l’hésitation possible des Portugais à recevoir ces bienfaits d’une nature à susciter des querelles avec leurs voisins, et de ne point laisser soupçonner l’existence d’une constitution, avant qu’il fût certain qu’elle serait adoptée.