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LA LOGIQUE DE L’ACTION

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I — REVIVISCENCE ET CONVERSION AFFECTIVES .



La discussion faite, au point de vue génétique, de ce qu’on nomme ordinairement la raison pratique, nous amène à poser un très important problème. Il faut en effet expliquer alors génétiquement le développement de la vie active dans son ensemble. Car les règles de l’action ou de la conduite ne sont pas nées en un jour : elles remontent aux débuts de la vie mentale ; il faut les suivre à travers tous les stades par lesquels la fonction de la connaissance est, elle aussi, passée. S’il peut y avoir une explication génétique des règles de la raison pratique, elle doit être fondée sur l’étude des phénomènes actifs de la vie, sur les faits de l’action et de l’intérêt, de l’émotion et du sentiment, de l’accommodation et de l’adaptation qui caractérisent le cours du développement génétique de la conscience prise dans sa totalité. En conséquence, nous intitulons cette partie de notre ouvrage : « la Logique de l’action » ; elle rend compte du mouvement des facteurs génétiques de l’activité dans les étapes successives de l’organisation, jusqu’à ce qu’ils aboutissent à former des normes de la raison pratique. Nous aurons, parmi d’autres problèmes, celui de l’origine de cette raison pratique.

Il sera bon de rappeler ici la méthode que nous avons utilisée dans la discussion de la genèse de l’intuition théorique, qui est l’ensemble correspondant des principes immédiats dans le domaine de la connaissance. Notre méthode a été (Thought and Things) vol, II, chap. II) de mettre en lumière d’abord les processus grâce auxquels se forme dans la vie sociale un corps de vérités accepté par tous ou

  1. Cet article présente, sous forme abrégée, quelques-unes des positions prises dans l’ouvrage : La pensée et les choses ou la Logique génétique, vol. III. C’est ce qui explique la nécessité, où s’est trouvé fréquemment l’auteur, de citer les volumes antérieurs de cet ouvrage. REV. META. — T. XVIII (n° 4-1910). 30