Page:Revue de métaphysique et de morale - 1.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOTES CRITIQUES


DEUX MANUELS DE PHILOSOPHIE PLATONICIENNE

I. — Théon de Smyrne, trad. J. Dupuis : Exposition des connaissances mathématiques utiles pour la lecture de Platon, 1 vol. de xxviii-403 pages, Paris, Hachette, 1892.
II. — Ch. Bénard : Platon, sa philosophie, précédé d’un aperçu de sa vie et de ses écrits. 1 vol. de viii-543 pages, Paris, F. Alcan, 1892.


Nous ne trouvons à signaler, en France, que deux publications récentes se rapportant à la philosophie grecque en général, à la philosophie platonicienne en particulier. M. J. Dupuis a publié et traduit en français pour la première fois l’ouvrage de Théon de Smyrne intitulé Exposition des connaissances mathématiques utiles à la lecture de Platon. M. Bénard donne un gros volume sous le titre de Platon, sa philosophie, précédée d’une étude sur sa vie et ses écrits. On s’étonne un peu de voir que la philosophie grecque ne semble pas exciter une curiosité plus passionnée. Que l’on compare les problèmes posés et discutés par Zénon d’Elée, par Platon et par Aristote : rapport du continu et du discontinu, de l’idée et du phénomène, de l’acte et de la puissance, à ceux qu’agitent Descartes, Spinosa et Malebranche : rapports de la pensée et de l’étendue, de la volonté et de l’entendement, lesquels présentent le caractère le plus frappant de vérité et d’éternité ? et n’est-ce pas la gloire des philosophes post-kantiens d’avoir découvert à nouveau les sources vives de la spéculation grecque ?

« Dans la crainte, écrit Théon de Smyrne, que ceux qui n’ont pas eu la possibilité de cultiver les mathématiques et qui désirent néanmoins connaître les écrits de Platon se voient forcés d y renoncer, nous donnerons ici un sommaire et un résumé des théorèmes nécessaires, et les plus indispensables à ceux qui étudient Platon, sur l’arithmétique, la musique, la géométrie, la stéréométrie et l’astronomie. » (P. 2.) — « Nous désirons, déclare de son côté M. Bénard, que l’on ne se méprenne pas sur le caractère et le but de ce travail… Ce livre s’adresse non aux savants et aux érudits de profession, mais au public éclairé, désireux de connaître dans son ensemble et ses parties principales la philosophie platonicienne… La