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pêchera toujours de s’unir au dogmatisme néo-hégélien. Il se rapproche du spiritualisme de Bonatelli et de De Sarlo ; mais il s’en distingue par son souci de ne rien affirmer sans démonstration, par sa méfiance des idées préconçues. Et c’est pourquoi à certaines observations trop faciles de M. Aliotta, il s’est cru en droit de répliquer : « Il vaut mieux, à mon avis, travailler à préparer la solution des problèmes, que d’en présenter des solutions vraies peut-être quant au fond, mais défectueuses quant à la forme. Une doctrine qui ne se justifie pas rationnellement n’est pas de la philosophie. »

Dalla Critica al nuovo Idealismo, par A. Chiappelli, 1 vol. in-8 de 300 p. Turin, Bocca frères, 1910. — Ce volume est un recueil d’Essais, d’articles publiés en diverses revues, et dont quelques-uns ont même paru en français dans la Revue philosophique. L’auteur les caractérise lui-même très bien dans son Introduction. « Ces écrits, dit-il, sont en quelque sorte des préludes philosophiques, qui précèdent un autre ouvrage plus systématique sur les fondements scientifiques de l’idéalisme, auquel je travaille, et que j’espère pouvoir bientôt faire paraître. Écrits anciens et récents, ils s’assemblent en une unité organique, et indiquent une orientation de pensée non seulement personnelle, mais aujourd’hui commune à beaucoup des meilleurs esprit et qui va du criticisme vers de nouvelles formes d’idéalisme. »

Tous ces Essais sont remarquables par l’élégance de l’exposition, la clarté de la pensée, l’ampleur de l’information historique. Parmi les plus substantiels nous signalerons « Le principe fondamental de l’Éthique » (de 1884), « La nouvelle philosophie des valeurs » et « Le concept du Dieu vivant » (de 1909). Enfin il faut noter l’importance de l’Introduction où M. Chiappelli définit sa position philosophique, intermédiaire entre celles, par exemple, de M. Benedetto Croce et de M. Bergson.

Nous attendrons l'apparition de l’ouvrage systématique, pour analyser et apprécier la doctrine de l’auteur, qui s’annonce comme une preuve nouvelle de la renaissance de la grande tradition idéaliste en Italie.

Il diritto naturale secondo R. Ardigo ed il positivismo italiano. Appunti critici, par E. di Carlo. 1 brochure de 19 p., Palermo, 1909. — Il diritto nel mondo dello spirito, par Igino Petrone. 1 vol. in-8 de 197 p., Libreria editrice milanese, 1910. — La brochure polémique de









M. M. di Carlo et le livre doctrinal du professeur de Napiés. marquent une forte réaction contre l’école positiviste. AL Petrone, s’inspirant de Fichte et de Hegel, mais tenant compte des recherches de la psychologie sociale contemporaine, veut ramener le droit à sa source origiBeJto: dans l’activité: lui médiate de l’esprit. Analysant la conscience de soi, il y reconnaît un double aspect inséparable, social et. personnel. Dans ces deux attitudes fonctionnelles se trouve la racine de la détermination conceptuelle du droit, às.oa double moment, idéal et empirique. « L’aspect social de la conscieiiee de soi est. la. genèse profonde du principe formel constitutif du droit; et à son tour l’aspect personnel est l’aliment et la source du principe de détermination et de division du droit » (p. 194). La relation de ̃̃justice est dans la limitation réciproque du moi et d’autrui. la lumière de leur commune nature idéale, de leur nature -sociale; et d’autre part, la propriété est la forme vivante, et l’acte pur de la personnalité, son équivalent dynamique et pratique. Enfin VElat est l’aspect social de la conscience de soi rendu externe et visible, le droit concret et opérant; et la dialectique de l’auto-limitallon, propre à la conscience 4e- soi, est aussi la forme où l’État s’affirme comme activité juridique. L’etica del positivisme, par F. Jobl et P. P. Fblci. 1 vol. im-8 de xx-320 .p. Messine, An Trimarchi, 1909. La première partie du livre est une traduction des chapitres de l’ouvrage de Jodi, Geschmhte. (1er Ethik, qui traitent de Feuerbach, Stuart .Mil! A. Comte et Bentham. M. Fulci y a ajouté un chapitre de 120 pages sur le Positivisme italien et RonuiffnoM, notant les causes principales du mouvement positiviste, et les caractéristiques de- la doctrine de Romagnosi, qui s’inspire des règles expérimentales de Bacon et pose la « nature » comme base de la morale. Introduaione alla Filosofia moderna, par Esîlio Mgrselm. i vol. in-!2 de 314 p. Livo.urne, Raf. Giusti, 1909. Cet ottvrftKe, fait sur un modèle devenu aujourd’hui classique, remplit bien son rôle modeste, mais utile. H distingue 1° les problèmes (le la connaissance (objet, origine et valeur); 2e: les problèmes de la métaphysique {problèmes" .généraux ceux de l’évolution et ceux de l’esprit); 3° les problèmes de l’éthique. L’auteur ne cherche pas à poser les bases d’un sy&tème, mais il laisse entrevoir une orientation. La philosophie doit avoir une méthode et des instruments de recherche qui lui soient propres.