Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1910.djvu/1

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE


SUPPLÉMENT
Ce supplément ne doit pas être détaché pour la reliure.
(N° DE SEPTEMBRE 1910)



NÉCROLOGIE


William James
(1842)

William James est mort. À l’heure tardive où nous parvient cette nouvelle, il nous est impossible de consacrer la notice détaillée que nous aurions voulu à l’histoire de sa vie, à l’analyse de son œuvre. Membre d’une famille où tous avaient quelque génie, fils du mystique Henry James, frère du romancier du même nom, c’est à l’Université de Harvard que pendant près de quarante années il enseigna d’abord la psychologie, puis la philosophie. Mais sa gloire était beaucoup plus qu’américaine ; et nulle part dans le monde entier sa perte ne sera plus vivement ressentie qu’en France. Est-ce à cause des affinités profondes qui existaient entre sa philosophie et celle de M. Boutroux ou de M. Bergson ? Est-ce à cause des origines françaises de sa doctrine, à cause de ce que sa métaphysique doit à la théorie renouviériste de libre-arbitre, sa psychologie aux travaux de l’école de Charcot ? Ses ouvrages, tous indivisément psychologiques et métaphysiques, auront cette fortune de continuer à retenir l’attention de ceux même qui refuseront d’adhérer au « pragmatisme » et au « pluralisme » de l’auteur. Qui ne trouvera une source presque indéfinie de méditations neuves dans sa grande « Psychologie » ? Qui pourra se refuser à admirer la manière dont il a renouvelé, dans son dernier grand ouvrage, la méthode propre à l’analyse des phénomènes de psychologie religieuse ? Souvent il affectait, dans des écrits, un tour fantaisiste et paradoxal, qui déconcertait le lecteur, provoquait la critique. Ce n’était que les saillies d’une intelligence en quelque sorte trop vive ; et la vivacité, la profonde vivacité de son intelligence, explique la renommée universelle qui lui était venue, dans les dix dernières années de son existence.

LA PHILOSOPHIE
DANS LES UNIVERSITÉS

(1910-1911).
FRANCE
Paris.
Collège de France.

Philosophie moderne : M. Bergson, professeur, traitera de la personnalité, le vendredi à 5 h. Il étudiera le traité De la réforme de l’entendement, de Spinoza, le samedi à 4 h. 1/4.

Psychologie expérimentale et comparée : M. le Dr Pierre Janet, professeur, traitera des divers degrés de la perception extérieure.

Faculté des Lettres.

Philosophie : M. Gabriel Séailles, professeur : Le lundi de 2 à 3 h., cours public : Monisme et Pluralisme ; le vendredi, de 1 h. 1/2 à 3 h. 1/2, conférence d’agrégation.

Histoire de la philosophie moderne : M. L. Lévy-Bruhl, professeur : Histoire de la philosophie moderne depuis Descartes (cours réservé aux étudiants). — Explication de textes en vue du diplôme d’études supérieures. — Leçons et exercices pratiques en vue de l’agrégation.

Histoire de la philosophie ancienne : M. G. Rodier, professeur. — Jeudi 1 h. 1/2 (diplôme et agrégation) : Explication d’auteurs. — Jeudi 2 h. 3/4 (agrégation) : Explications d’auteurs. — Samedi 2 h. 1/2 (cours public) : Les Stoïciens.

Sociologie : M. Durkheim, professeur :