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une dimension… il ne nous est pas possible de concevoir un temps à deux dimensions et nous ne pensons pas qu’on ait jamais tenté d’expliquer une telle notion. » L’auteur se borne dans ce chapitre à l’étude des questions relatives à la mesure du temps, et il se place au point de vue historique. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler sous quelle forme le problème se pose, il s’agit de trouver une idée fixe servant à mesurer la durée de telle sorte « que les secondes aient une durée égale ». Voici comment un mathématicien répondrait à la question. « Il dirait que l’expérience montre qu’un corps rigide se déplaçant suivant une ligne droite sans l’intervention d’aucune force extérieure continue son mouvement indéfiniment suivant cette même droite et qu’on peut regarder comme égaux les temps mis par ce corps pour parcourir des espaces égaux » ; il en serait de même si le corps était animé d’un mouvement de rotation autour d’un axe principal passant par son centre, mais ici ce serait le temps mis pour décrire des angles égaux qui seraient égaux. « Toutes nos expériences sont en concordance à ce sujet et un mathématicien ne peut invoquer une autorité supérieure. »

Or la terre est approximativement semblable à un corps rigide tournant autour d’un axe principal, passant par son centre, sans l’intervention d’aucune force extérieure ; le temps mis par la terre pour accomplir une rotation de 360° s’appelle le jour sidéral. « Si nous trouvons par suite de perfectionnements apportés dans les observations astronomiques que le mouvement de rotation de la terre est influencé par l’action des forces extérieures, les mathématiques nous permettent de faire les corrections nécessaires. » Après avoir rappelé les définitions du jour solaire vrai, du jour solaire moyen, de l’équation du temps,










l’auteur fait une revue rapide des méthodes employées dans le passé par la mesure astronomique du temps. Il donne ensuite des indications sur l’élaboration des calendriers et sur la fabrication des horloges et des montres. Signalons en terminant un chapitre dû à M. A. Aubry sur V histoire des notations algébriques (p. lai). Bien que les notations ne constituent pas l’Algèbre, leur perfectionnement était tellement indispensable au progrès de l’analyse qu’il a marché avec ceux-ci à peu près parallèiement. A mesure qu’augmentait la difficulté des recherches, on éprouvait en effet le besoin de simplifier l’écriture en

remplaçant les longues périphrases par des abréviations conventionnelles. » Darwin and the Humanities, par J. li. B&tDwtN. Library of Genetie science • : and piiiïôsophy, vol. H, x-HS p. Baltimore, 1909. – Dans cette réunion d’adresses » composées à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Darwin, M. Baldwin s’efforce de préciser les influences exercées par le darwinisme dans l’ordre des sciences mentales et morales. 11 va de celles qui sont le plus rapprochées celles qui sont le plus éloignées de la biologie il commence par la psychologie pour finir par la philosophie et la religion, en passant par la sociologie, l’éthique et la logique. M. Baldwin proclame volontiers, avec une grande modestie, que ses recherches de psychologue ne l’out conduit qu’à compléter et à confirmer les indications de Darwin. ̃Qu’oïl ajoute seulement aux variations natives les modifications ac quises dans l’expérience individuelle ; qu’on tienne compte de cet organe spécialement plastique qu’est la conscience ; qu’on montre à l’œuvre, enfin, ce que M. Baklwinàappeléla sélection organique, par laquelle les êtres interviennent dans leur destinée, on pourra, sans avoir.̃ ; besoin de faire ^appel aux principes lamarckïens, fournir une explication purement sélectionaiste du progrès psychique. De même pour le progrès social. Mais ici M. Baldwin insiste plus encore sur le danger de ce darwinisme grossier, qui consisterait à attendre, de la seule biologie, l’explication des phénomènes propres aux sociétés. Les conditions de vie qu’elles créent, si elles laissent subsister la guerre entre les groupes, la règlent du moins et l’atténuent entre les individus qu’elles réunissent et disciplinent. La rivalité prend le pas sur la lutte proprement dite. Et le type que la sélection même travaille à faire prédominer, c’est le soçhis. Dès lors on comprend que M. Baldwin refuse d’opposer, à la manière d’Huxley, la loi darwinienne à la loi éthique. Bien plutôt, selon lui, pour peu qu’on tienne compte des conditions propres à la vie sociale, l’idée sélectionniste, rattachant le devoir de l’individu à l’intérêt du groupe, est la meilleure servante de l’éthique bien comprise. On pourrait bâtir sur cette idée un système des valeurs qui rendrait, en particulier, tout son prix à la vie religieuse. Mais les conséquences de. cette mêmeidée ne risquent-elles pas d’être fatales à la logique, en discréditant la notion de vérité ? M. Baldwin ne le pense pas. Si lé