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– 32 – Coulommîers. – împ. P. Bfodard. Cela est un peu rapide. Ne vous semble- k t-il pas que la science ajoute quelque chose le à l’hypothèse! P S.’Pradines. – Il y a lieu de distinguer U en effet les hypothèses qui réussissent et celles qui ne réussissent pas. Mais je s< crois qu’il est surtout aùle pour nous d’arriver aux hypothèses générales fi l’homme trouve de l’utilité dans la pensée si même. La vérité est ce qui réussira, a c’est-à.dire sera justifié pour une période le de pensée, et pratiquement vérifié dans p le plus grand nombre des cas d’expé- n rience. • • Q M. Brunsehmcg. La pensée est utile, !< dites-vous; pourquoi? parce que quelque d chose y répond dans la nature, sans doute? fi M. Pradines. – Ce qui sert c’est la u raison en général et en elle-même, parce s qu’elle rappelle les choses à des cadres n généraux. M M. Brunschvieg Pouvons-nous donc distinguer des généralités qui servent et v d’autres qui ne servent pas? Vous dites a chaque jour, chaque heure menace la la science. » Pourquoi? 11 faudrait ici s entrer dans le détail de la science est-ce € une formule qui doit être complétée, rec- t tifiée, est-ce la science tout entière qui 1 doit être transformée? I M. Pradines. Souvent l’expérience ne i produit qu’un élargissement de nos cadres e généraux. D’ailleurs la vérité scientifique ne correspond pas â la réalité particulière, l M. Brunschmeg. – Si vous isolez ainsi le réerdïï vrai, c’est que vous pensez que la réalité extérieure ne peut être que le particulier (empirisme) ou un cadre hypostasié (dogmatisme). i: j M. P radines. – J’admets la troisième solution il y a des artifices de pensée. M. Brunsohvicg. – Maïs qui sont vérifiés, vous l’avouez. La science porte donc sur autre chose que l’idée, être des dogmatiques. Vous le dites, mais nous avons le sentiment que vous demeurez toujours parmi vos ennemis et que vous.ne cherchez ni vos amis, ni votre pensée elle-même; ce que vous voyez surtout en elle, ce sont les oppositions qu’elle implique à l’égard des systèmes. M. Pradines. – Vous m’objectez la vérification des hypothèses c’est sans doute .̃ ;“ une garantie de vérité; mais je crois que r si elle est possible dans certaines limites, nous ne pourrons jamais vérifier totalement. M. Bnmsokvkg. – En somme vous voulez .h la fois éliminer de la pensée les abstractions et les conserver. M. Pradines. – Je les conserve, mais sous une autre forme. L’abstraction en effet dans les systèmes est une limite pour la raison. Or il y a précisément lieu de restituer à la raison son rôle actif. En un sens je me rapproche de Kant mais c’est à la condition de ne pas voir dans les catégories des formes. ,,“ Le jury, après délibération, déclare M. Pradines digne du grade de docteur, avec la mention M’s honorable.