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tions, les sentiments et les représentations. Des phénomènes tels que le vouloir ou l’effort ne sont que « des combinaisons particulières de sensations, de sentiments et de représentations et ne présentent « rien de nouveau par rapport à ces formes élémentaires » (Grundzüge der Psychologie, I, p. 168). Cependant, quoiqu’il nie que les actes de volonté soient des « phénomènes fondamentaux de la vie psychique dans le même sens que le sont les sensations et les représentations », il admet qu’ils sont « les formes fondamentales des unités dans lesquelles les sensations, les représentations et les sentiments d’abord ont paru dans la réalité » ; quoique « comme notions » ils ne soient pas finaux et primitifs, ils le sont quant au temps et au développement (zeitlich und genetisch, ib. p. 561 ; 565). — A cette théorie je fais ces observations : 1° Comment peut-on dire que les actes de volonté ne présentent rien de nouveau, s’ils consistent en combinaisons ou unités caractéristiques ? D’eu provient ce qui leur est caractéristique ? 1" Quelle, différence y a-t-il entre formes fondamentales et.[formas rlnnenlaires, ou entre formes fondamentales et phénomènes fondamentaux ? N’e&t-il pas nécessaire que, en tous cas, la forme fondamentale fasse partie du phénomène fondamental, de sorte que celui-ci ne puisse exister ni être compris sans celle-là ? Et une forme fondamentale qui se manifeste dans les phénomènes psychiques, des plus simples aux plus élevés, ne pourrait-elle pas à. juste titre être appelée forme élémentaire ?  : i° Les sensations, les sentiments et les représentations n’ayant, originairement, de réalité que dans les combinaisons que nous appelons actes de volonté, les trois catégories « d’éléments, > en question sont de pures abstractions, si nous les considérons hors de l’enchaînement dans lequel seulement ils sont réels ! On remplace par une scolastique atomistique la psychologie fondée sur l’expérience. Une théorie atomistique peut avoir sa raison d’être au point de vue méthodique ; la science moderne en est un exemple frappant. Mais il faut d’abord prouver qu’on obtiendra un résultat quelconque en introduisant dans la psychologie cette manière de voir, et même s’il en est ainsi, il faut toujours distinguer entre une simple hypothèse utile et une explication exhaustive de ce qui est réellement donné[1].

Selon la théorie dé la volonté que j’ai adoptée plus haut, et qui

  1. Comparer ma conférence au Congres de Saint-Louis : The present stade of Psychology, Psychol. Review. March.-May 1905, et la partie sur le problème de la conscience de mon ouvrage : The problems of philosophy, New-York, 1905.