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REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE

LE CONCEPT DE LA VOLONTÉ

Un débat caractéristique sur la volonté se poursuit dans la psychologie de notre époque. D’un côté on n’admet pas que la volonté puisse être posée comme un point de vue particulier de la vie consciente, un côté particulier ou un élément de celle-ci peu importe l’expression qu’on choisit. De l’autre côté on maintient que la volonté dénote, au contraire, le point de vue le plus fondamental d’où considérer la vie consciente celle-ci est, d’un bout à l’autre, vouloir, de sorte que les sensations, les représentations et les sentiments ne sont compréhensibles que dans leur rapport avec la volonté. Historiquement la première théorie remonte jusqu’à Hume ; dans la psychologie moderne elle est représentée par MM. Mùnsterberg, Ehrenfels, Ebbinghaus et Lapie. La seconde théorie est exposée par Fichte et Schopenhauer ; dans la psychologie moderne elle est représentée par MM. Wundt, William James, Fouillée et Jodl. C’est cette dernière théorie que j’adopte, et je vais tâcher, dans le présent article, de fonder ma manière de voir.

Le problème tient intimement à la position de la psychologie comme science empirique. On peut le formuler ainsi un vouloir peut-il être l’objet d’une observation simple et directe ? Et sinon, a-t-on le droit de poser la volonté comme une manifestation indépendante de la vie consciente. Pour moi, je réponds négativement à la première question et, néanmoins, affirmativement à la seconde. Je suis donc d’accord avec la première théorie dans ses prémisses,