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L. weber. – L’évolution, ses rapports avec la linguistique. 75 l’associalion de concepts qui constitue ce que nous appelons là valeur significative d’un mot ; et, puis enfin que cette subslance est vivante, il n’est pas douteux un instant que cette association et cette dissociation de concepts ne soient’ des modes particuliers de la vies» Remarquons, en passant, combien cette hypothèse est discutable et obscure, bien plus obscure que le fait lui-même. Mais peu .importe la métaphysique qui l’a inspirée ce qui nous intéresse et ce qu’il importe d’examiner, c’est l’impérieux besoin d’explication quandmême qu’elle révèle. Or en quoi le .second exemple diffère-t-ii du premier ? En ce qu’il est -unique, extraordinaire, taudis que l’autre est’ fréquent. Gar, à tout prendre, la mutation de la syllable cœ en che et de la consonne b en v n’est ni plus ni moins « logique » que le passage de l’idée de bêle de somme à’colle de femelle, de cheval. Ces deux acceptions sont, si l’on veut, aussi voisines que le sont, en> tant qu’articulations, le ca du ’chu et le b du.u ; et, à l’inverse, les < doux faits sont, en soi, à un égal degré, étranges et’ inexplicables. Il y a doni ; dans les deux cas « solution de continuité », et l ;intcgralité de la transmission du langage n’est pas plus respectée- dans l’un que dans l’autre. La préférence accordée à une cause de nature physiologique, pour’expliquer le second, apparaît surtout motivée par l’impossibilité de le faire rentrer dans un groupe de cas semblables’ et de substituer à la constatation isolée’ dont il est l’objet la consta- t’> tation d’une fréquence ou d’une1 répétition de’ faits considérés sous l’aspect de leur identité. ̃

Voici un fait dont ne peut rendre compte aucune loi de grammaire comparée, c’est-à-dire qui échappe à toute classification. Alors on s’adresse à la physiologie ou à la psycho-physiologie. Mais le phénomène supposé de dégénérescence de la substance nerveuse, qu’on invoque pour justifier le phénomène d’oubli d’une signification et c : qu’on rattache à celui-ci par le lien de causalité efficiente, n’est ni plus clair ni mieux connu ; au contraire, dette causalité physico-psychique doit reposer à- son tour sur la constance et la répétition d’un ri, même couple de -phénomènes ; sinon il serait plus sage d’enregistrer le fait sans essayer d’en donner une explication qui n’en est pas. une : Eu montrant ainsi par quelles racines profondes la linguistique i" plonge jusque, dans l’intimité des conceptions de la pure1 physiologie, M.- Victor Henry ne s’est peut-être pas’ assez gardé, de l’illusion qui consiste à croire que les explications ’en .termes de mécanique v-itale-