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608 REVUE DE SÉTAPBYSîQÛE ET BE MORALE.

admis ce processus de là perception, serait de considérer ce processus comme ayant lieu simultanément en nous et dans l’Être-Universel ou Dieu. Et c’est bien ainsi que ïe système ’de Scotus Novanticus, à n’en prendre que l’esprit, nous le l’ait considérer, par la théorie de l’immanence de Dieu. Tout en recevant, par le processus perceptif, une existence psychique, purement subjective, le présenté reçoit par le fait ïaême une existence objective (toujours psychique), puisque tout ce qui a une existence en nous a par là même une existence dans l’Être universel dont nous ne sommes qu’une manifestation. La valeur objective de la perception repose donc en dernière analyse sur l’existence d’un Dieu immanent à nous et à t’univers, et celle-ci semble nous sauver de l’idéalisme absolu, nous autoriser à admettre un dualisme idéaliste ou idéalisme objectif. Mais nous en sauve-t-elle réellement ? Voyons comment et avec quel sens s’établit cette existence immanente de Dieu.

Elle s’établit de la manière la plus simple l’Être est une donnée universelle (a posteriori) du sentiment et une donnée universelle (a priori) du processus dialectique considéré dans ses moments et dans son résultat (le percept A est). Or l’Être comme tel est absoluto-infîni « parler de l’Être comme absotuto-inflnï est une tautologie ». Ainsi l’Être infini, « notion première et fondamentale dans la notion complexe Dieu a et par suite Dieu, ne se prouve pas donnée immédiate, en somme, du sentiment et de la Raison pour une conscience qui saurait se dégager des illusions sensibles, elle est au contraire le fondement de l’existence logique et de l’existence réelle de tout ce que nous pouvons connaitre ou penser. Cela revient à dire que l’Être Infini est notre pensée même. Mais alors quelle différence y a-t-il entre l’Être absoluto-infini, le Dieu de Scotus Novanticus, et le Moi de Fichte, fondement du réel et de l’idéal, bien plus Réel et Idéal à la fois ? Car Scotus Novanticus a beau nous assurer avec une insistance qui montre qu’il a senti que là était la grosse difficulté pour le réalisme qu’il vent établir malgré tout et malgré l’esprit de son système que l’Etre nous est donné comme in rébus, tant dans le sentiment que dans le processus dialectique, il ne l’établit nulle part. Car nous ne pouvons accepter, comme preuve de l’objectivité originelle de la donnée du sentiment t ifeelitig), l’exposé de l’évolution de l’esprit par lequel débute sa . Melaphysica, p. 188.