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G. remacle. – La métaphysique de « Scotus -Novanticus ». 597 naissance dans la comparaison, où l’intermédiairéest quelque autre percept, dans l’abstraction et la généralisation où il est la négation des percepts autres que ceux qui sont élus pour constituer ’le percept abstrait et le concept abstraite dans le syllogisme déduetif où il est un concept général, dans le syllogisme inducïïf où il est une proposition. « Ainsi, conclut notre auteur, toute l’action de la Raison n’est qu’une répétition de l’acte primaire de percevoir, et ]e tout de la logique formelle est contenu dans ce mouvement dialectique rudimentaire. Cette dialectique est le mécanisme par lequel nous connaissons. » Nous avons vu quels sont les moments inséparables de ce processus dialectique, forme sous laquelle là toutepuissante Volonté se réalise elle-même. Constituant la Raison et rendant la connaissance possible, cette volonté n’existe en fait que pour autant qu’elle domine (irahscends) les phénomènes. La nature transcendantale de là Volonté relativement aux phénomènes et sa forme, la’ Médiation, qui donne un caractère de nécessité aux produits de la Raison, font du sensationalisme une double impossibilité.

J.Usqu’ici nous n’avons envisagé comme sources de la connaissance que les data primaires du sentiment (feeling) interne et externe, et elle se réduit aux produits complexes réalisés par l’élaboration que fait subir à ces data le processus formel de la Raison-Volonté. Mais, d’une part, la Raison n’est pas purement formelle et, d’autre part, nous possédons des connaissances qui ne peuvent s’expliquer par la synthèse des données des sens et d’un processus simplement formel. Ces nouvelles connaissances ont leur source dans le processus lui-même par lequel nous connaissons eh tant que produits de la’pùre activité de la Raison elles doivent être appelées percepts dialectiques ou catégories a priori, et, dans leur relation aux phénomènes, prédicats synthétiques apriori. Ce sont l’Être, l’Absoluto-Infini, la Cause et la Fin.

Le processus dialectique est à la fois le Réel de la raison finie et la Raison dans le tout fini il est constitutif des choses comme de la raison. La ratio cognoscendi est la même que la ratio existendi et c’est par la première que nous connaissons la seconde. Au stade de la sensation ou de l’attuition, en même temps que nous sentons un objet phénoménal, nous sentons, mais sentons seulement, l’être de cet objet. Ce sentiment de l’être se transforme en une perception ou connaissance de l’Être lorsque la Raison ; entrant en scène, vient