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P. L.AOOMBE. – DU COMIQUE ET DU SPIRITUEL. 585

ovnli/»ifo ontru la Pi-an^A snns Nanniftnn fit. unft p.avalft montée nar un explicite entre la France sous Napoléon et une cavale montée par un écuyer audacieux, violent, c’est faire preuve d’esprit analogique. Cet esprit constitue, entre les diverses sortes d’imagination qu’on peut avoir, la plus brillante peut-être, la plus estimée aujourd’hui, je ne dis pas la plus estimable. Or, si l’analogie abonde dans la poésie sérieuse, on n’en trouve guère moins dans les œuvres plaisantes, et c’est là une nouvelle manière d’être spirituel. Fontenelle, dans une soirée, donnait le bras à une belle jeune femme et la promenait de salon en salon. Chacun accourait à la dame, faire sa cour. Fontenelle chaque fois s’arrêtait avec complaisance. Le mari, piqué au jeu, se présente à son tour. Fontenelle entraine la dame en disant au mari « Passez, passez, bonhomme, on vous a déjà donné ». Comment vient à Fontenelle ce mot plaisant ? Tous ces quémandeurs d’amour ont fait sourdre en son esprit l’idée du mendiant. Voilà l’analogie primitive. Le mari se présente ; Fontenelle poursuit, achève la similitude ce mari est un pauvre à qui l’on a déjà donné ; et il applique au mari le mot qu’on dit au pauvre, en pareille occasion. Nous rions de l’analogie imprévue, de l’application d’un propos familier à une situation, pour laquelle le propos n’était pas fait, de l’intention malicieuse et du sourire visible de Fontenelle, peut-être de la figure entrevue du mari ; peut-être encore creusons-nous l’analogie et pensons-nous à l’aumône qui a été faite. Voici un propos un peu gaillard, mais bien amusant, de Mm0 de Sévigné. On lui racontait que la Brinvilliers, dans sa prison, avait essayé de se tuer par l’introduction d’un bâton pointu, et qu’elle n’avait pas réussi. « Ah ! ditMme de Sévigné, c’est le poison de Mithridate ». Ici, l’analogie est empruntée à l’histoire (c’est proprement une allusion), et elle est tirée de bien plus loin. Elle est d’un extrême inattendu ; mais, pour en rire, avouons qu’il fallait écarter toute compassion.

Un mot d’Augier le prince Napoléon, pourvu d’une liste civile comme prince du sang, expliquait à Augier son dégoût pour la représentation officielle ; le prince se refusait à représenter : «Alors, prince, rendez l’argent », lui dit Augier. Le mot de représentation a naturellement suscité à Augier l’image de la représentation au théâtre. Quand la représentation n’a pas lieu, on rend l’argent. Que le prince fasse de même. Le propos d’Augier est encore de la logique qui achève une analogie primitive..

J’ai hâte de faire une remarque que peut-être il aurait fallu placer