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A. SPIR. – LES FONDEMENTS DE LA RELIGION ET DE LA MORALE. Si Jésus au point de’ faire de lui-même un nhint. rlp lpur nuit» ria ™,vs,.o Jésus au point de taire de lui-même un objet de leur culte, de croire qu’il était Dieu lui-même ou le fils de Dieu incarne. Si Jésus pouvait le savoir, il serait assurément lui-même le plus attristé de cette f perversion de sa religion. Notre nature supérieure, logique et f morale, voilà le Verbe ou le fils de Dieu fait homme, et la norme ou loi fondamentale de notre pensée est« cette lumière qui éclaire tout homme venant en ce mondé », dont parle Jésus dans son Évangile, parce que c’est à elle que les hommes sont redevables de leur capa-

? cité morale et logique. Si, jusqu’à présent, cette lumière n’a éclairé 

les hommes que fort imparfaitement, c’est qu’on n’en avait aucune conscience distincte. Mais ’quand on connaît clairement la norme de la pensée, on voit bien qu’elle est le soleil du monde spirituel, puisqu’elle est le principe de la dislinction du vrai et du faux, comme, du v bien et du mal. La notion que l’identité’ avec soi-même est le caractère propre de la nature normale et absolue des choses est la notion •la plus élevée qu’un être pensant puisse atteindre elle est la seule vérité éternelle, la seule dont on puisse dire « Le ciel et la terre passeront, mais cette vérité ne passera point. » Le monde physique n’existe qu’en se conformant, au moins en apparence, à cette norme, et quant à nous, c’est en vertu de cette norme que nous avons, comme je l’ai montré plus haut, notre part de liberté et de personnalité réelles.

Une : vertu si transcendante n’appartient à la norme de notre ̃ pensée que parce qu’elle est la seule révélation précise de la nature divine en ce monde. Toutefois, bien qu’elle exprime-la nature divine ou normale en général, elle ne confient aucune indication de l’unité de Dieu ; cette unité ne peut être qu’inférée des faits de l’expérience. L’individualité de tous les, objets physiques reposant sur une illusion ou une apparence, il s’ensuit que l’individualité, et aussi, par conséquent, la multiplicité des objets physiques sont étrangères a la nature normale et absolue des choses, que la. nature normale et absolue des choses est donc une unité, en d’autres termes, qu’il n’y a qu’une substance réelle, un absolu, un Dieu. La nature de l’absolu ou de Dieu étant parfaitement identique à elle-même et excluant, par suite, toute diversité, la multiplicité et la nature physique • des choses ne peuvent pas en être déduites. La multiplicité des objets de l’expérience est, de même que leur nature physique, un. problème insoluble. Le monde physique est une énigme dont on ne pourra jamais trouver le mot. Ne pas le reconnaître c’est, ?