ANTHROPOLOGIE M DÉMOCRATIE1 1
̃ Est-il vrai que les découvertes les plus récentes de l’anthropologie minent nos convictions morales les mieux assises, et doivent, en éclatant au grand jour, ruiner à jamais l’idée démocratique ? Essayer de répondre à cette question, en confrontant avec les principes posés par la démocratie les faits constatés par l’anthropologie, ce sera s’interroger une fois de plus sur le droit des sciences, même anthropologiques, à trancher seules les questions morales. I
« Anthropo-sociologie », c’est le nom qu’aiment à donner eux-mêmes à leurs recherches ceux dont nous allnns résumer les théories. • Le nom indique, en effet, sous quel biais ils prétendent regarder les hommes chercher, au moyen des mesures les plus précises et des statistiques les plus étendues, les rapports constants qui peuvent exister entre certains caractères anatomiques, comme la taille grande ou petite des individus, leur couleur blonde ou brune, la largeur oulalongueur relative de leurs crânes, et certains phénomènes sociaux, comme la concentration de ces mêmes individus -dans les villes, ou leur distribution dans les classes, étudier en un mot le biologique en fonction du social, telle est l’œuvre des Vacher de Lapouge, des Otto Ammon et de leurs disciples. Pour récent que soit leur effort, il les a déjà conduits, nous disent-ils, aux plus fécondes surprises.
Otto Ammon, Die naturliçke Auslese beim Menschen, 1893. Die Gesellschaftsordnunq
und ihre natùrliehen Gvundlagm, Entwurf. emer Sozial-Anthropoloaie, 1" édition, 1893 ; 2’ édition, 1896. G. Vacher de Lapouge, les Sélections sociales, 1896. Cours libre professé à Montpellier en 1888-89. Carlos C Closson, la Dissociation par ̃ déplacement dans la Reeue internationale de Sociologie, juillet 1896. Ethnie Stratification and Displacement dans The Quaterly Journal of Economies, octobre 1896.
