Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/359

Cette page n’a pas encore été corrigée

( -v. dklbos. – Matière et mémoire. 3SS

à la suite des premiers, au lieu d’être fatale et uniforme, peut être, ` ifrégulièreet spontanée ; Quel rapport y a-t-il donc entre cette image

qui est mon corps et l’ensemble des autres images qui est l’univers

.matériel ? Suivant une conception familière aux philosophes et au ?; savants, mais en parfait désaccord avec la croyance commune, le cerveau serait l’organe de la représentation, -p’est-àrdire que les images qui constituent la matière naîtraient à l’intérieur de cette image qui, est mon corps. Il suffît de développer, en termes clairs cette proposition pour en apercevoir l’absurdité^ Comment admettre, en effet, sinon p.ar uh ;recours à de&iVertus. occultes, -que cette, image particulière qui s !appelle l’ébranlement cérébral contienne en puissance la" totalité, des images dont se compose pour,moi le monde ? Faire du cerveau la condition génératrice de la totalité des images,, ` c’est se contredire, puisque le cerveau est donné comme une. partie de ce tout. Qu’est-ce donc que le. corps et quel rôle joue-t-il dans l’économie de l’univers ? D’abord le». corps est simplement ce que manifeste l’image qui nous le représente, à savoir ,un centre d’action ; destiné à exercer sur les choses une influence. réelle, il a pour ° fonction de se décider suivant l’excitation qu’il reçoit entre plusieurs démarches matériellement possibles, Au surplus, d’un bout à l’autre de la série animale, le système nerveux est construit en vue de l’action, et de l’action de moins en moins nécessaire ; en particulier la ` différence1 qu’il y a entre la structure du cerveau et celle -de la moelle n’est qu’une différence de complication qui ne, peut avoir .pour conséquence claire qu’une diminution de l’automatisme, non ,une génération spontanée d’images.̃’̃ • ; `

Une fois ces vues admises, que doit être. la perception ? Le travail d’analyse opéré- jusqu’ici, en apparence très simple, a déjà cependant des conséquences importantes. D’après ce qui, précède, percevoir, ce n’est à aucun degré- produire ; percevoir, e’est simplement recevoir – recevoir les images que nous, en voie le monde .matériel et qui sont ce monde même. Mais il faut bien entendre ce que M. Bergson, admet ici sous le nom d’images’ : le mot image `’ semble d’abord désigner la représentation en nous de- choses existant hors de nous ; à mesure que jes progrès de l’idéalisme philosophique ont résolu davantage la notion de choses existant en ellesmêtaes indépendamment de toute conscience, ils ont eu pour résultat

de rapprocher davantage, jusqu’à les faire coïncider avec elles, les

choses des images ;; les choses ;et les ; imagps ;;sont apparues :; iden-