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J.-J. GOURD. – LES TROIS. DIALECTIQUES. 3H

J.-J. UUUJEllJ. ̃ LUS 1KU1O, l)lALllL.imUli». OU s’impose surtout au sujet de l’absolu. Ce qui, par définition, échappe aux ressemblances, aux rapprochements, aux échanges, ne saurait avoir d’autre manifestation que soi-même. Enfin, s’il y a contradiction à réaliser l’absolu dans une personne concrète, n’y aurait-il pas également contradiction à l’y faire manifester ? A moins qu’on ne se contentât d’une manifestation sans rapport de nature avec l’être manifesté mais alors dans quel monde d’illusions n’irions-nous pas tomber ? Encore si, au point de .vue religieux, un pareil symbolisme offrait quelque intérêt ; mais, bien loin de là, il détruirait toute l’œuvre de la dialectique. Reculez l’absolu derrière le monde, comme derrière son symbole, et vous n’avez plus que l’ombre de l’absolu. Dieu s’éloigne de vous, Dieu disparaît pour vous. Certes, ce n’est pas pour arriver à ce résultat que la dialectique religieuse a pris tant de peine à faire ressortir les hors la loi du monde en un Dieu immanent, et à nous en donner ensuite une vision concentrée dans’un Dieu transcendant. Si elle a recours maintenant au symbolisme ; ce n’est pas pour atténuer l’absolu, mais, au contraire, pour achever de le mettre en relief. Voici comment elle pourra y parvenir.

Parmi les hors la loi qui ont frappé notre conscience, nous en “ choisissons un, celui que nous voulons. ̃ – Peut-être forme-t-il un groupe, peut-être est-il indivisible et concentré en un seul moment ; peut-être nous est-il apparu dans le monde donné, dans la nature ou dans l’histoire ; peut-être aussi a-t-il fait irruption un jour dans nos réactions volontaires qu’importe, il suffit qu’il soit fort. Nous le choisissons parce qu’il nous a saisis de sa sublimité, ou bien parce que, a plusieurs reprises, il a consolé et encouragé notre vie ; parce qu’iléveille de puissants souvenirs d’enfance, parce qu’il est plus à notre portée que les autres, ou bien parce que nous pouvons communier en lui avec les hommes qui nous entourent ; parce que nous avons en sa faveur, des motifs réfléchis, compréhensibles à nos semblables, ou bien par pure absoluité, comme Fichte veut qu’on pose l’absolu du de,voir : qu’importe encore, il suffit que nous le choisissions avec, résolution. Disons encore ceci. Si c’est le Christ, gardons-nous de nous heurter aux difficultés qu’entraînerait une reconstruction historique de sa vie, de son caractère, ou de ses idées c’est l’affaire de la science, ce n’est pas celle de la religion. Gardons-nous aussi de nous troubler à la pensée de telle ou telle de ses affirmations d’ordre, scientifique ou moral pour nous, ce n’est point un