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282 REVUE DE MËTAPHÏSIQUE ET BÈ MORALE. il e, la même façon qu’une masse qu’aucune force ne sollicite (voir p.ll). C-estTMi repos ifît d’égoilibiçe.-££,i%a «mate l’iœe jiecesferees (ou sion la diminue), à l’instant la masse M se mettra en mouvement. M y a donc repos et repos. n y a aussi un repos relatif. Un spectateur sur le rivage regarde un bateau qui avance le long du bord. Le spectateur est au repos. Sur le pont du bateau, un passager marche en sens inverse, mais égal à son mouvement. Par rapport au spectatéui-, ce passager ne bouge pas: c’est le repos relatif (relatif à un point de repère dans l’espace). L’écureuil dans son moulin, quoique montant toujours, ne bouge pas, parce que le moulin descend d’autant. Le cheval que l’on met sur une plate-forme inclinée de certaines, machinés agricoles, marche toujours sans changer de place. C’est qu’il est animé de deux vitesses, l’une qui le fait aller dans un sens, l’autre égale et qui le fait aller en sens contraire. La masse soumise à l’action des forces égales antagonistes F et F’ est comme ce cheval; d’un côté elle obéit à F et va, par exemple de droite à gauche; d’un autre côté elle obéit à F’ et va de gauche à, droite. Ainsi la masse M, soumise à l’action de la pesanteur et reposant sur un appui, tombe sans cesse; seulement la réaction1 de l’appui la fait aussi remonter sans cesse. Mais l’appui vieut-il à lui manquer, elle tombe tout de bon. Quoique ayant l’airde quitter d’elle-même l’état de repos pour celui de mouvement, dans le fond il n’en est pas ainsi, comme on vient de le voir elle ne se met pas en mouvement, elle était déjà en mouvement. Donc la masse M sollicitée par deux forces F et F’ égales et de sens contraires est au fond animée de deux mouvements. Seulement, comme ce mouvement n’est pas apparent, on dit que les deux forces s’annulent ou se neutralisent, ce qui ne doit pas être pris a la lettre. Car des forces ne se détruisent pas; elles se compensent, et quand elles ne produisent pas le mouvement elles produisent autre chose. Le géomètre, qui ne considère que le mouvement, ne s’occupe pas de cette autre chose, et raisonné comme si ce n’était rien. Si les deux forces F et F’ sont inégales, le mouvement se fera dans le sens de la plus grande et proportionnellement à leur différence. Les choses se passent comme si la masse mue par F était tirée en sens contraire par F’; et le mouvement de M, encore une fois, n’est qu’un mouvement apparent. Mais il y a une partie dé la plus grande qui est employée "à annuler la plus petite pour le mouvement spatial.