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H J.-J. GOURD : – LFS TROIS DIA1ECTIOJCES. 23 f approximatifs des unités subordonnées, puis de l’objet concret lui-même. ’t’

•Le monde antique s’était généralement contenté’’de ce rationalisme le monde moderne a cru devoir en proposer un autre plus hardi encore, à savoir le rationalisme quantitatif. Maintenant la dialectique va essayer d’éliminer non seulement un élément des choses,’ mais leur nature’ entière, tout ce qu’il y de qualitatif, partant de positif, en elles. Elle n’aura encore qu’à suivre .les indications four- .1 nies par le mécanisme de la- conscience. Nécessairement il se pro- v duit dans la conscience des solutions de continuité. Entre l’élément différentiel qui disparaît et celui qui lui succède, il y a une limite, une séparation d’existence, une sorte de non-être. Sans doute, grâce à la, persistance de l’élément de ressemblance, il reste toujours quelque chose, et l’interruption.ne se produit, pour ainsi dire,’ que sur un côté. Elle n’en est-pas moins rigoureuse là où elle a lieu. Par cela même, il y a des faits, c’est-à-dire des choses accomplies achevées, des « touts » fermés. Et ce sont ces faits qui donnent un. fondement à la catégorie de quantité. L’unité numérique n’est autre chose que l’être eh tant que limité, que séparé, que renfermé en luĩ même, l’être en quelque sorte entouré de non-être. Pour considérer quantitativement les choses, il faut donc faire une abstraction radi-. cale, il faut en éliminer le contenu, l’être positif. En réalité, la dialectique- ne va pas aussi loin ; cependant elle insiste sur le moment e où le contenu des choses ne lui offre plus d’obstacle appréciable, quitte à former ensuite un équivalent approximatif de ce qui a étééliminé. Cette dernière opération se justifie ici comme précédemment. Avec du négatif, on peut obtenir un substitut du positif ; avec 1 ayec-f.

de la quantité, on peut rendre compte de la qualité. Par exemple, en combinant des unités numériques de mâtière inqualiflée, on parvient à des équivalents de la matière inorganique, de la- matière, organique et,de toutes les espèceside matière inorganique ou organique. On se souvient que, pour Thomas d’Aquin, qui précédait sur ce point le rationalisme moderne, l’individualité devait s’expliquer, non point par la forme aristotélicienne, c’est-à-dire par la qualité, mais par certaines proportions de matière indéterminée. Naturellement, il ne faut pas songer à annuler de cette façon la coordination qualitative, qui reste toujours légitime, et que les coordinations ultérieures supposent. Ainsi, la combinaison ’des unités numériques, on vient de le voir, ne peut se substituer aux diverses,