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̃’262 RÇVDE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

̃ «J<a r«ljVUJ& Vil malArnloUllM Hl DU MOISALJï. · solide) susceptible d’être divisée en parties égales, arbitraires, auxquelles on donne le nom d’unités, le phénomène reste uniquement l’objet de l’observation sensible mais non de la pensée scientifique. Remontons* aussi loin que nous pouvons à l’origine des sciences N nous voyons apparaître le nombre. L’astronomie primitive, celle des Chaldéens probablement, nombrait les jours qui ramenaient le soleil et la lune au même point du ciel, c’est à cela qu’elle s’est bornée d’abord. Un peu plus tard ou en même temps, l’art de l’arpentage, la géométrie réclamait le secours du nombre, et le nombre s’appliquait ici aux lignes et aux angles.

La science de l’acoustique a pris naissance quand on s’est aperçu que le ton dépendait du nombre des vibrations imprimées à l’oreille dans l’unité de temps. Le timbre, tant qu’il demeura indécomposé, ne figurait dans la science qu’à titre de curiosité, et c’est lorsque x vingt-cinq siècles plus tard, Helmholtz parvint à l’analyser, qu’il fut véritablement un objet de l’acoustique. Or en quoi a consisté la découverte de Helmholtz ? A ramener un timbre donné à une somme déterminée de tonalités différentes multipliées chacune par un coefficient d’intensité, en un mot, une série de nombres. Qu’est-ce qu’une couleur, pour l’opticien ? Un nombre. Que sont, pour l’astronome, notre soleil,’ les planètes et leurs satellites ? Des nombres. Et leurs révolutions ? Des nombres, rien que des nombres. Car il ne faut pas oublier que, pour le géomètre, les ellipses et toutes les trajectoires sont des nombres, et s’expriment par des relations constantes entre séries de nombres.

On demandera peut-être si le nombre intervient à quelque titre que ce soit dans les sciences qu’on nomme botanique, zoologie, embryogénie, physiologie. Nullement ; aussi ces prétendues sciences n’en sont pas ; elles sont, si l’on peut ainsi s’exprimer, à l’état naissant. Combien s’en faut-il que Sa botanique, par exemple, et pour choisir le plus élémentaire des problèmes, soit parvenue à établir numériquement la quantité de chaleur, d’humidité et de lumière nécessaire à la prospérité de la plus humble des plantes, de la, manière dont nous savons, étant connue la pression de l’atmo-, sphère mesurée par la colonne barométrique – jusqu’où il nous faudra faire monter la colonne du thermomètre pour faire bouillir de l’eau E

Sans doute, notre.science, entendue de cette façon, ne pèse pas lourd de chimie, quelques vagues aspirations, quelques ébauches ;