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J -J. eOURD -– ~LES TROIS ; DIALECTIQUES. : 31~. · ci

arriver à l’a thèse de Platon que seul le monde des idées est réel, ou à telle autre, affirmation de nos savants modernes, souvent plus ;,` platoniciens qu’ils ne le pensent.. <<

Non, le monde des idées n’est pas le seul réel, il n’est même pas réel mais il offre de grands avantages à la coordination. L’esprit, débarrassé du différentiel primitif qui l’arrêtait dans chaque Y · terme, glisse beaucoup plus rapidement le long des séries, et cellesci s’agrandissent dans la même proportion. Non seulement l’esprit va plus vite, mais encore il est sollicité ne point s’arrêter dans les diverses directions où il s’engage ; il subit la loi ’de l’infini. Il y a sans doute de l’infini dans toute série, même dans les séries de concrets, attendu qu’il y a partout un élément de ressemblance qui Y. persiste dans la conscience après la disparition de l’élément diffé- 1 rentiel et offre une sorte de.point d’appui, de base, pour la perception ou la conception de nouveaux objets. Mais lorsque cet élément de ressemblance, grâce à l’abstraction, accapare presque à lui seul toute la pensée, l’impulsion à aller toujours de l’avant devient L.- presque irrésistible’. On l’a dit avec raison au. xvii0 siècle,.les idées générales enveloppent de l’infini. A la fois aptes à être pensées et incapables de subsister seules dans la pensée, elle nous entraînent à là recherche de nouveaux différentiels, et cela aussi longtemps. qu’une surprise de la réalité ou un effort intellectuel ne nous fait pas changer brusquement de voie. Et remarquez que cette sollicitation a l’infini doit s’opérer à la fois dans toutes les directions des idées abstraites dont la synthèse est censée représenter l’objet con^ cret. Les perceptions qui se produisent alors sont forcément vagues, `. se réduisent à de simples esquisses, à de purs possibles n’importe, elles font nombre. Avec les mots qui aident à fixer les idées géné-r rales – malheureusement en les évidant un peu trop, – le mouvement rationnel est encore, facilité et agrandi. Enfin l’extension de la connaissance doit bénéficier des progrès en, cohérence qu’entraîne l’abstraction qualitative. L’intimité des objets se révèle en même temps que leur unité. Et, par conséquent, ce n’est plus seulement ` d’après de vagues rapports de clarté et de distinction, ou d’après des .•considérations’ superficielles de nature, que s’établissent les séries. f .Elles.peuvent ;maintenant exprimer la nature profonde des choses, fit la coordination, d’externe qu’elle était jusqu’ici, devient interne y -au plus grand avantage de son étendue.

Il n’est pas sans intérêt de noter en passant, d’autres changements