Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

222 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

il se peut tout au moins, selon le mot de Leibnitz qu’ils en soient les fondements (p. 3§4) ». C’est donc dans la monadologie leibnitzjenne que l’auteur trouve « la solution anticipée » de l’antinomie kantienne (p. 306, note).

C’est ainsi que M. Hanoequin justifie la nécessité de l’atomisme, et en même temps explique et résout ses contradictions. Le besoin d’unité qui pousse notre raison à chercher un élément indivisible au. sein de la matière correspond an fond à la nature de l’être et si elle est condamnée à ne jamais le trouver, c’est que les formes de la sensibilité interposent entre elle et les choses le mirage trompeur de la continuité. -Si, par une analyse transcendante, on pouvait. dépouiller la réalité absolue des voiles qui 1% déguisent pour nos sens, on atteindrait les êtres simples dont les atomes ne sont que le fantôme toujours fuyant et toujours renaissant. En affranchissant la raison des conditions subjectives de la représentation, on délivre l’atome de ses contradictions ; du même coup, il cesse d’être une partie intégrante du monde phénoménal pour en devenir le fondement objectif et absolument réel ; ou plutôt, « l’atome s’évanouit avec le continu à mesure qu’on s’élève vers les activités et les unités véritables dont ils ne sont que le reflet, vers les monades et les esprits (p. 20) ».

II

La métaphysique de M. Hannequin peut donc être considérée | comme une conciliation du leibnitzianisme et du kantisme. Ajoutons, pour en compléter la genèse, (fûeTHSTâvêù mime deTâuteur, Lotze en a été l’inspirateur immédiat. En la définissant ainsi en termes historiques, nous voulons simplenlent la caractériser par son rapport à des systèmes connus, en marquer les origines et les attaches traditionnelles, et nullement en contester ou en diminuer l’originalité Leibnitz lui-même ne se présentait-il pas comme le conciliateur d’Aristote et de Descartes ? M. Hannequin a entrepris de restaurer la métaphysique sur les bases mêmes du criticisme ; et non pas la métaphysique au sens où l’entendait ’et l’admettait Kant, comme système des principes a priori de la connaissance de la nature, mais ta métaphysique conçue comme la connaissance des choses en soi, 1. k Unitates substantiales non sunt partes, sed fundamenta phœnomenorum. » (Gei-harcU, II, 288, cité p. Sû6vnote.) ̃ ̃̃ ̃̃