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F. rai’h. – Usage scientifique des théories psychologiques. 217 comme Bossuet, d’es mouvements de l’âme qui suivent les plaisirs sentis ou imaginés, sauf à modifier cette définition de façon à ne pas – effaroucher les psycho-physiologistes. Le mot tendances ou le mot besoin (quand il s’agit de besoins proprement organiques) désignerait les tendances innées.

Nous ne voyons pas d’inconvénient à ce que, sur la question de savoir s’il existe ou non une mémoire affective, M. Ribot cite l ;e nombre des personnes qu’il a consultées. Mais nous trouvons qu’il a y a quelque pédantismeà attacher à un chiffre autant d’importance qu’il paraît le faire. Le fait de la mémoire affective est bien connu, au moins en ce qui concerne les émotions supérieures ; et s’il n’a a pas été mentionné par des psychologues de profession, qui ignorent les faits tant qu’ils n’ont pas l’estampilfe du laboratoire, il l’a été certainem’ent par des romanciers 1 ; nul n’ignore que certaines personnes gardent le souvenir des choses, et d’autres, comme on dit, le souvenir de leur impression seulement. Or, supposons qu’un psychologue ait condensé sur ce point en une ligne les résultats de l’observation et aussi de cette imagination intérieure que l’experientia vaga de la vie assouplit et rend capable de former des types. psychologiques viables ; supposons qu’il ait présenté cette note à la vérification de ses semblables AL Ribot l’eût sans doute négligée comme une observation de littérateur. Et cependant la constatation de M. Ribot que 60 pour 100 ont répondu oui, 40 pour 100 non, y ajoute-t-elle quelque chose de plus qu’une apparente précision scientifique ?

Précision qui permet souvent à des esprits médiocres de 

dissimuler sous des .chiffres leur écœurante banalité. Peut-on dire que tout sentiment intellectualisé est un sentiment atténué 2 ? :d !

La théorie de l’instinct de conservation si intéressante qu’elle soit comme étude empirique– reste obscure dans son ensemble, et par endroit incomplète, et cela, semhle-t-il, parce que l’auteur, habitué à l’obscure clarté des explications physiologiques, évite d’approfondir les questions à la lumière des faits psychologiques supérieurs.

L’instinct de conservation n’est nullement défini, il est analysé ` . « C’est une des singularités de ma mémoire que je me souviens du texte des paro.Ies moins que de leur accent, et de cet accent moins qu.e" de la nuance !Î d’âme que j’ai cru découvrir par derrière. » Bourget, Pastels, p. 80. . Voir p. 19. C’est une erreur que réfuterait l’observation du premier amou- H reux venu, pour peu idéaliste qu’il fût. j