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18 8 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

.t~ l’1.=. .· L`~.fi. W c,nn ol-hcn~rxiF~ 9xn rjmn le enn quelconque ? On argue en faveur de son absoluité au nom de son .universalité pour nous, nous tirerions de celle-ci une conséquence contraire. Ce qui est capable de tout, c’est ce qui se trouve en tout, c’est finalement ce qui a besoin de tout. Non seulement le théisme traditionnel ne fait pas. avancer la coordination, mais encore il l’encombre de difficultés insurmontables. Ce sont les difficultés du réalisme. La pensée reste déconcertée en présence de cet être à nature contradictoire et pour la conception duquel il n’est point d’attitude convenable. A la fois concret et universel, achevé et infini, d’ordre théorique et d’ordre pratique, objet de coordination et indépendant de toute coordination, il nous sollicite et nous décourage à la fois, et, en définitive, il est une cause de trouble pour notre vie intellectuelle. Prenons patience c’est à la dialectique religieuse, et non à la dialectique théorique, qu’incombe la tâche de .poser digne ment l’absolu.

Il ne servirait de rien, d’ailleurs, de renoncer à l’être hors du monde pour s’en tenir à la considération de l’ensemble du monde. Le panthéisme élémentaire, qui préconise cette attitude, marque sans doute un progrès sur le théisme traditionnel. Un progrès négatif car il supprime une complication. Un progrès positif car il donne plus de cohérence interne aux existences. Mais, en revanche, il est amené à une conception réaliste de l’ensemble du monde aussi inutile et plus gênante encore pour la coordination théorique que l’affirmation d’un être universel distinct du monde. D’après cette conception, l’ensemble serait quelque chose, sinon d’indépendant des objets indivictuels, du moins d’aussi réel que ces objets. Ainsi, du reste, l’entend la pensée vulgaire au sujet du temps et de l’espace. Ils n’existent pas séparément des objets, et pourtant ils sont pensés réels comme eux. Le panthéisme n’a fait que transporter cette conception des séries particulières à l’ensemble des séries, à l’unité totale. L’unité totale réalisée achèverait, d’après lui, l’explication causale. Malheureusement, des objections analogues à celles que nous avons indiquées plus haut se présentent aussitôt. La coordination, loin d’être facilitée par la considération d’une réalité collective que, du reste, il faudrait expliquer à son tour y trouve un obstacle insurmon- •• table. Dans quel rapport causal cette réalité pourrait-elle bien être avec les réalités individuelles ? Comment, plus simplement encore, .’admettre la possibilité de leur coexistence ? Et l’affirmation elle-