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F. ̃rauh. Usage scientifique des théories psychologiques. 201 veinent, parles Ecossais ! Mais il s’est demandé s’il ne serait pas possible – à supposer qu’on, connût exactement les conditions cérébrales du souvenir,- et qu’elles fussent telles.’ou telles – d’expliquer i par-lejeu d’associations entre les centres cérébraux le mécanisme de la mémoire. Ainsi MM. Lépine et Mathias Duval ont recherché en dehors dé toute expérience directe impossible, semble-t-il, en l’espèce – quelle pouvait être l’explication du sommeil conforme aux récentes découvertes de Cajal sur les relations des cellules nerveuses. Ainsi, sans qu’il eût d’expériences précises à opposer a Newtônj Leibniz niait en vertu de raisons a, priori l’attraction à distance ; et d’autres, le suivant dans cette voie imaginaient comment l’apparente attraction à distance [scientifiquement vraie) pourrait bien s’expliquer dans l’hypothèse du plein. M. Ribot pouvait, dès lors de son cabinet de travail, sans le secours trompeur de l’observation intérieure, construire la .mécanique .physiologique. Tentative analogue à celle de ces cosmologies variées, atomistiques, continuistes, spiritualistes, qui prolongent à l’aide d’ingénieuses hypothèses les lignes de. l’expérience. Psychologie non pas mais philosophie maté^’ îïaliste de la psychologie. t

Au contraire, comme l’article cité plus haut, et qui en forme un des chapitres, le livre que nous allons analyser est une étude, et une belle étude, de psychologie.

Ce-n’est pas que M. Ribot ait renoncé à la thèse qui lui est chère, la thèse physiologique. Mais s’il résout le^problème dans : le même sens, il le résout moins aisément, et se contente à moins de frais. Il accumule les observations, les analyses minutieuses ; son champ d’investigation s’est infiniment élargi, et s’étend de la pathologie mentale qui sert seulement ici d’illustration, aux études sociales, morales, religieuses, esthétiques, à la psychologie introspeetive et individuelle. Il suit de là qu’en dépit peut-être de l’auteur la partie d’analyse très riche et parfois admirable passe au premier plan ; et `° que la thèse souvent irritante par son simplisme peut être détachée

du livre, sans que celui-ci en souffre autrement qu’au point de vue 

esthétique. D’ailleurs, sauf sur la doctrine essentielle – mais ceci est un point de foi, – les affirmations de M. Ribot sont sans cesse corrigées par des réserves, des atténuations auxquelles il ne nous avait pas habitués.

La. Psychologie des sentiments présente toujours cette belle ordonnance qui caractérise les autres ouvrages de l’auteur. La thèse est