Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/151

Cette page n’a pas encore été corrigée

J.-J. GOURD. les -mois dialectiques. ` 147

.7_ n -F _v_ ..i. -°. w

est plus forte à cet égard la morale du bien, en posant l’intelligibilité comme mesure de la moralité. Et il.y a vraiment lieu de s’étonner °.

que tant de doctrines qu’elle inspire se bornent à regarder la science

•et art comme de simples symboles ou de simples appuis extérieurs ,.sim~ e s, à~,p ti is ex. erietirs

.de la morale, alors- qu’elles devraient en faire ses parties intégrantes iot essentielles. La morale du bien ne néglige pourtant pas la vie ~et essentiellés. Lâ.artorâle dü bien né néglige pourtànt p =âs la- vie y, al tmste. Au contraire, elle apporte en sa faveur des considérations altrms.te :Au çontrair`e ; elle~âppôrtè-én sà.=fâveur dés`côüsidératioiis nouvelles. Oublierait-on que rien ne rétrécit plus la pensée que les sentiments égoïstes ; qu’ils .sont eux-mêmes inhérents à une étroiesse d .esprit, à une incapacité de saisir fortement ce qui dépasse ’id 1. ’l-, 1- -~isi r q dépassè

individu isolé ; et que celui qui veut penser largement, sentir lar- 

• gement, doit au’ssi ouvrir, largement son cœur aux intérêts de la société ? Oublierait-on que celui-là seul qui a aimé, qui aime d’autres êtres que lui, qui vit d’une famille, d’une patrie, d’une collectivité quelconque, est aussi en mesure d’éprouver en leur plénitude les grandes impressions esthétiques, et même les grandes joies scientiiques. Mais voici une raison plus décisive encore, c’est celle de lav,lùstice~-Il. est.juste ’qLïe noûs ayons le` so,uci d’âutrui,-soit pôùr la justice. Il est juste que nous ayons le souci d’autrui, soit pour nous abstenir de toute agression à son égard, soit pour lui porter le secours que nous désirerions nous-mêmes si nous étions à sa place si,notis e ti ions,-à@sa place

Or cette justice est-elle autre chose que l’expression la plus géné- .raie de 1 intelligibilité ? Il serait contradictoire, en effet, et par consequent inintelligible, radicalement inintelligible, de vouloir la vie e en société sans vouloir en respecter les conditions. Ce serait à la fois vouloir et ne vouloir pas la société. Ce serait le oui -et le non acceptés au même moment. -Donc, à moins d’être foncièrement immo- ̃ raux nous nous imposerons le devoir de justice. Evidemment cette conclusion dépasse la morale du bonheur. Tout ce que celle-ci pourrau .dzre, c’est qu’il est désagréable de prendre une attitude contrarâit dire,~c’est qû’il est :desagréable de`prendce,une`attitudè~cônfradictoire. Mais si ce désagrément devenait la source de nombreux • .agréments ? Avec la-morale du.bien, c’est la moralité même qui est t en jeu Quelles que soient nos .sympathies, quels que soient nos in ’.erets.lajustine doit s’accomplir ; sinon,rêtre moral disparaît -Ce e

n est pas tout. Depuis qu’il est question de qualité, d’excellence, de

P élection tout ce qui. touche à la moralité a pris un caractère dé j noblesse, de dignité, de chose sacrée, qui faisait auparavant défaut’ ~de~gn~de.chosë.sacTeë,~ au

N en reviendra-t-il rien à l’être moral lui-même ? Ne bénêficieralt-il pas dune sorte de réversibilité allant de l’action à l’acteur ? Psvchologiquement, celle-ci s’explique fort bien. Une association.se