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l. codtcilvt- – Sur l ’hypothèse, des atomes. 107 dément ultime la répulsion des molécules qui composent ces corps. L’hypothèse des centres de force concilie donc parfaitement l’élasticité de l’atome avec sa simplicité, et rend compte, .a fortiori, des propriétés d’insécabilité et d’impénétrabilité que lui .attribue l’ato^ misme vulgaire. D’ailleurs, il est inutile, nous l’avons vu, de douer les atomes d’une étendue quelconque, puisqu’en vertu de leur mutuelle répulsion ils ne peuvent jamais arriver à se toucher, et que leuraction ne s’exerce pas au contact. Cette hypothèse peut sans, doute donner lieu à d’autres difficultés et ne pas réussir à expliquer tous les phénomènes, mécaniques 4 mais du moins on ne peut la condamner a priori comme contradictoire. r

Quant à la troisième contradiction, elle n’est insoluble que pour les logiciens à outrance, et l’on peut la résoudre de bien des manières. Le monde, dit-on, doit ’être à la fois fini, pour que la loi de la conservation de l’énergie puisse s’y appliquer, et infini, sans A quoi il se disperserait dans le vide. Remarquons d’abord que :la ; loi de la conservation de l’énergie suppose simplement un système fermé, c’est-à-dire qui n’est soumis à aucune force extérieure et no reçoit aucune énergie du dehors. Or, pour que l’Univers, constitue un système fermé, il n’est point nécessaire qu’il soit limité e.t n’occupe’ qu’une étendue finie. – Mais, dira-t-on, s’il n’est pas limité, comment affîrmer.qù’il ne reçoit pas ’d’énergie du- dehors ? – Nous répondrons d’abord que, lors même qu’il serait limité, nous ne ° saurions pas davantage s’il n’échange pas de l’énergie avec Texterieur, car nous ne serions jamais sûrs qu’il n’y ait pas au dehors une matière quelconque -capable d’agir sur lui. C’est au contraire dans le cas où il serait absolument illimité, et alors seulement, qu’.on serait certain qu’il ne reçoit du dehors ni matière ni énergie, puisqu’il remplirait l’espace infini. Dans tous les cas, qu’il soit ’fini ou infini, nous- ne- pourrions pas nous transporter aux frontières du monde pour nous assurer qu’il est vraiment fermé,- et la loi de la conservation- de l’énergie’ restera une hypothèse qu’on ne peut jamais vérifier que partiellement. On ne peut donc rien en conclure touchant la limitation de l’Univers dans l’espace. La prétendue contradiction prend alors une autre forme : lenonxbre des >atomes doit être à la fois fini, pour que la loi de la conservation de l’énergie puisse s’y appliquer, et infini, pour que le monde occupe l’espace-înfini.- Mais cette conclusion repose sur plusieurs principes erroriés.-En-premier lieu, de ce que l’énergie totale de l’univers est