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LA REVUE DE PARIS


Sainte-Beuve le remercia par cette lettre

[26 février 1845].

Le flot de monde m’a empêché hier de vous atteindre. J’ai couru le soir pour vous chercher. Recevez mes remerciements pour ce que vous avez écrit et proféré sur moi avec l’autorité que j’attache à vos paroles, pour ce que vous avez pour ainsi dire écrit deux fois puisque vous l’avez maintenu. Quand je m’occuperai de Port-Royal, j’aurai désormais en vue le grand tableau que vous en avez tracé comme fond de perspective, et quant à ma poésie, ce que vous avez bien voulu en dire restera ma gloire.

Sainte-Beuve

Victor Hugo répondit :

« Monsieur,

» Votre lettre me touche et m’émeut. C’est du fond du cœur que je vous remercie de votre remerciement.

» Victor.[1]

Quand sa réponse au discours de réception de Sainte-Beuve fut imprimée, Victor Hugo en offrit à sa femme un exemplaire en tête duquel il écrivit :

À ma femme.
Double hommage,
de tendresse parce qu’elle est charmante
de respect parce qu’elle est bonne.
v. h.

Et il épingla sur la première page la lettre de remerciement de Sainte-Beuve.

***


De rapports quelconques entre madame Victor Hugo et Sainte-Beuve il n’y en a plus trace jusqu’aux journées de juin 1848, où madame Victor Hugo, enfermée par l’insurrection dans la place Royale, courut avec ses enfants de véritables dangers. Sainte-Beuve lui écrivit pour la prier de lui faire savoir par un mot si elle et les

  1. G. Michaut, le Livre d’amour de Sainte-Beuve.