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LA RÉFORME TUNISIENNE


La Tunisie est sur la sellette. On discute ses finances, son commerce, son administration. Jusqu’à présent, tout le monde chantait les louanges du Protectorat, les mérites de l’autonomie tunisienne. On propose aujourd’hui de rattacher la Tunisie au ministère des Colonies. Non pas qu’on entende toucher au Protectorat ou même à l’autonomie. Il ne s’agit que de leur donner « les directions nécessaires ». Et, comme les affaires tunisiennes, vues de Paris, n’apparaissent point exactement sous le même angle que vues de Tunis, il arrive que les questions dont les Tunisiens se préoccupent le plus, sont précisément celles dont, à Paris, on s’occupe le moins.

Il est pourtant une question qui s’impose à tous : il va falloir, dans quelques semaines, procéder à la réélection de la Conférence consultative : sous quelle législation électorale ? Il est universellement reconnu qu’il est impossible de le faire avec la législation actuelle. C’est que le Protectorat tunisien est un État très jeune qui a marché très vite : l’extrême rapidité de son évolution a constamment devancé les institutions successives dont on l’a doté ; à peine mises en pratique, ces institutions se trouvaient insuffisantes et démodées. Songez qu’en moins de vingt-six ans la Tunisie a passé de la barbarie turque à la civilisation française et que son organisa-

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1er Janvier 1905.