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une jeune fille du « grand monde », qui devient ainsi la belle-mère du jeune héros. C’est tout ce que nous apprenons de précis autant sur le degré de parenté entre les membres de la famille Alphonsky que sur les rapports de la presque totalité des personnages du roman.

Voici l’unique passage assez explicite qui, — sous le titre de « canevas du roman » (feuille 18), — nous renseigne sur cette famille :

« La femme d’Alphonsky, dame du grand monde (belle-mère du héros), avait, quand elle languissait vieille fille, un fiancé (un officier, ou un autre, quelque professeur).

» Mais elle épousa Alphonsky. Outragée par Alphonsky (il avait une maîtresse qu’il frappait au visage), elle renoua ses relations avec son ancien amant. Le gamin l’a vue embrasser celui-ci. — Vous pouvez le rapporter à votre père, dit-elle, mais elle demande ensuite au gamin de n’en rien dire. Le gamin ne dit rien. Mais Alphonsky sait que son fils sait qu’il a des cornes et que la belle-mère a un amant. »

» Il fit du bruit dans le village à cause de « la petite boiteuse ». Il maltraita Katia. La mère s’emporta à cause de Katia. En ville avec Lambert, etc… »

Nous avons à dessein reproduit tel quel l’obscur alinéa avec le passage précédent concernant la famille Alphonsky, C’est le seul endroit où Katia semble apparaître comme la fille de la deuxième madame Alphonsky. Pourtant, une plus grande précision serait à souhaiter, car la fillette joue un certain rôle dans la vie du petit héros. Quant à la « petite boiteuse », qui n’est pas autrement désignée dans le plan et dont la situation dans la maison d’Alphonsky n’est pas davantage définie, elle est mêlée d’une façon plus décisive encore à la vie du gamin. Le lecteur devra se borner à savoir qu’elle est l’unique confidente de celui-ci.

Complétons le passage sur la famille Alphonsky par cette fin du « canevas » :

« Alphonsky a un bienfaiteur, qui est son plus grand ennemi précisément parce que son bienfaiteur. Tous les bienfaits de celui-ci offensent son orgueil. Tandis que l’autre ne peut vivre sans le rôle de bienfaiteur ; mais il exige pour un centimètre de bienfaisance dix mètres de reconnaissance. Tous les