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LA QUESTION DE TANGER


La question de Tanger vient d’être récemment soulevée à Cannes par M. Lloyd George. Il semble que l’opinion publique s’en soit émue, et s’en soit émue plus que de raison. Il serait en effet inexact de croire qu’en abordant ce problème, le premier ministre britannique ait ouvert un débat et provoqué quelque incident diplomatique local. — La situation dans laquelle se trouvent Tanger et la zone internationalisée qui l’environne, attend depuis dix ans d’être réglée. Des négociations sont depuis longtemps engagées en vue d’établir, dans ce coin de l’empire chérifien, un statut définitif ; toutefois, bien que la guerre ait sensiblement modifié les circonstances, ces négociations n’ont jusqu’ici abouti à aucun résultat pratique. En manifestant le désir de voir les divers Gouvernements dont les intérêts sont en jeu, examiner la question avec la ferme résolution de conclure et de conclure sans plus tarder, M. Lloyd George n’a fait qu’exprimer nos propres souhaits. Aucune des puissances intéressées n’a d’avantages à prolonger une période d’attente pendant laquelle l’incertitude qui règne donne le jour non seulement à d’inévitables intrigues mais encore aux interprétations les plus fantaisistes et les plus tendancieuses. Au surplus, et contrairement peut-être à ce que l’on croit communément, la question de Tanger et de la zone internationalisée, si elle comporte des difficultés de détail, ne contient