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L’ŒUVRE D’HENRI POINCARÉ




L’ASTRONOME




« Les cimes élevées de la science sont inaccessibles au grand nombre, mais elles ne sont pas toujours entourées de nuages et les savants les plus illustres, parvenus au terme de leur gloire, peuvent sans s’abaisser, se montrer à la foule et s’en faire entendre. » Cet exorde de l’éloge de l’astronome et physicien si populaire F. Arago, par J. Bertrand, est-il déjà ou sera-t-il applicable à H. Poincaré ? Il n’en serait rien si l’on en croit sir G. H. Darwin ’, le célèbre professeur de l’Université de Cambridge, affirmant que Poincaré était seul capable de se comprendre et se juger. G. H. Darwin, astronome et mathématicien éminent, bien connu par ses belles recherches sur les marées et leur influence en cosmogonie, est un juge compétent. Il a présidé, en 1909, la solennité de la remise, à H. Poincaré, de la médaille d’or de la Société royale astronomique de Londres, la récompense la plus enviable de cette société.

A cette occasion, il analysa et explora les régions les plus ardues et les plus inaccessibles de l’œuvre astronomique de son collègue français. Il était alors évidemment fondé à porter ce jugement parce qu’en effet, la Nature, faisant avec H. Poincaré un saut prodigieux dans l’avenir, l’a placé à plusieurs décades en avance sur ses contemporains, tels Newton, Laplace, pour ne citer que ses plus illustres prédécesseurs, qui ne furent pleinement compris que longtemps après leurs découvertes.

On peut, comme G. H. Darwin, en 1909, résumer les recherches astronomiques de Poincaré en les groupant autour de ces questions fondamentales : théorie des marées, figure d’équilibre d’une masse fluide et théorie des mouvements des planètes et des satellites.

Fils du célèbre naturaliste anglais Charles Darwin. Peu avant sa mort, il présida, en août 1912, à Cambridge, le Ve Congres International des mathématiciens.