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presque la veille de sa mort, en présidant la première séance de la Ligue française d’éducation morale, que « nous n’avons pas trop de toutes leurs forces réunies[1] ». De la diversité des moyens, sa pensée revient sans effort pour se tourner vers le but commun : mieux comprendre soi-même, et mieux faire comprendre autour de soi, la grandeur de l’intelligence humaine[2] par qui la vérité se manifeste, se prolonge et se renouvelle : « De même que l’humanité est immortelle, bien que les hommes subissent la mort, de même la vérité est éternelle, bien que les idées soient périssables, parce que les idées engendrent les idées, comme les hommes engendrent les hommes[3]

Léon Brunschvicg.
  1. D. P., p. 236. Cf. Ibid, p. 251 et suiv.
  2. J’emprunte cette expression aux pages écrites par Poincaré sur Curie : « Le soir qui a précédé sa mort,… j’étais assis à côté de lui ; il me parlait de ses projets, de ses idées ; j’admirais cette fécondité et cette profondeur de pensée, l’aspect nouveau que prenaient les phénomènes physiques, vus à travers cet esprit original et lucide, je croyais mieux comprendre la grandeur de l’intelligence humaine. » S. E., p. 62.
  3. S. E., p. 175.