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se servait des sociétés de Saint-Vincent de Paul et de Sainte-Élisabeth, elle avait en outre un hôpital, un asile pour vieilles femmes, une maison d’éducation pour enfants abandonnés : les deux églises réformées employaient des associations de diacres et de diaconesses, et l’église luthérienne, en outre une association de femmes : ces deux églises avaient chacune une maison de pauvres, et l’église luthérienne une maison de refuge.

Cet état de choses dura jusqu’en 1880. À cette date, on s’avisa qu’une coopération vaudrait peut-être mieux qu’un tel isolement. Seulement l’Assistance publique, toujours fidèle à son principe de centralisation, ne pouvait admettre l’association qu’à la condition d’y dominer. Elle ne pouvait avoir que des auxiliaires, et non des égales. À cet effet, elle créa l’ « Association des femmes d’Elberfeld. »

« Ce qui manque à notre ordre, disait l’adjoint Franz Ernst, fondateur de l’association, c’est une organisation de la bienfaisance privée, venant se superposer à l’Assistance publique, pour se mettre à son service, l’aider et la compléter, — ce devoir, grand, humanitaire et béni, nous le confions aux femmes de notre ville… »

L’Association des femmes d’Elberfeld a été fondée dans ce but, et a répondu à l’attente de ses fondateurs. Comprenant les femmes de la ville sans distinction confessionnelle, elle suit les règles d’une instruction donnée par l’Assistance publique, et dont l’article 1er est ainsi conçu : « Il est fondé dans la ville d’Elberfeld une association de femmes et filles de tout état et de toute confession, dans le but d’aider et de compléter l’Assistance publique. Cette association doit agir, suivant ses ressources, dans les cas extraordinaires et pressants, où les règles de l’Assistance publique retardent les secours. Elle s’impose le devoir de lutter contre le paupérisme par des procédés appropriés, et de tendre à ramener l’indigent à l’indépendance personnelle. Elle doit combattre la mendicité. »

De fait, cette Association a créé bon nombre d’œuvres utiles, par exemple, des crèches et des salles d’asile ; en outre, elle sert de trait d’union entre l’assistance publique et l’assistance ecclésiastique ou les diverses associations privées de bienfaisance. Elle recueille auprès d’elle des renseignements sur les familles qu’elles veulent secourir et empêche les doubles emplois. Elle