REVUE MUSICALE DE LYON
Léon VALLAS
Directeur — Rédacteur en Chef
Des Procédés de Mensuration
de l’Intelligence Musicale
(Une grossière erreur matérielle, que nos lecteurs auront certainement remarquée et corrigée, s’est glissée dans notre dernier article. À la page 99, première colonne, il faut lire, à la deuxième ligne : sixte mineure, tierce et sixte mineure, et à la cinquième ligne : sixte majeure, tierce et sixte majeure).
Les expériences que nous avons passées jusqu’ici en revue se peuvent appliquer indifféremment à toute espèce de sujets. Elles permettent de juger les aptitudes musicales et ne supposent pas nécessairement d’acquis. Mais si l’on veut, au contraire, essayer de se rendre compte du degré de jugement, c’est-à-dire d’intellection, d’un musicien possédant une formation cérébrale antérieure, il faudra dès lors avoir recours à des tests d’un autre genre, analogues à ce qui constitue la dictée musicale.
Nous en proposerons trois à titre d’exemple, car ils peuvent varier à l’infini.
1o Une fondamentale étant donnée, le sujet devra dire à quels intervalles se trouvent les notes frappées soit successivement (arpèges), soit simultanément (accords).
2o Il lui faudra déterminer la tonalité d’une phase mélodique avec accompagnement, soit intégrale, soit suspendue avant la cadence résolutive.
3o Étant donnée une suite harmonique défectueuse, le sujet en expérience devra dire quelles sont les causes de la dysharmonie. On pourra présenter ainsi les fautes dues : a) à des dissonances artificielles non préparées ; b) à des fausses relations d’octave ou de triton ; c) à la bitonalité par succession de quintes.
Les erreurs se marqueront suivant un tableau préétabli, dont la constitution n’est point difficile à imaginer, mais qui présentera nécessairement un degré d’arbitraire plus grand que pour les tests de mémoire.
À mesure que l’on s’élève dans l’échelle de complexité des processus psychiques, les systèmes de mensuration qui relèvent de la méthode expérimentale n’ont