Page:Revoil - Ces petits messieurs.pdf/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à perdre leurs dents (chaque jour limées et épurées), l’incendie de Paris tout entier ; ils ne mettent pas de rouge, comme au temps de La Bruyère, mais un rose tendre presque invisible qui se fond sous la poudre de riz ; un pinceau enduit de fard indien arque leurs sourcils et allonge leurs cils ; un soupçon de vermillon fait refleurir leurs lèvres flétries.

Leur taille se cambre sous un gilet sanglé ; tous leurs vêtements moulent leur corps ; leur cou s’élance flexible d’un col et d’une cravate juvéniles ; leurs boutons de manchettes, leur chaîne, leur lorgnon et leur montre sont des chefs-d’œuvre d’orfévrerie ; une ou deux bagues, très-rares, brillent à leurs doigts blancs aux ongles effilés.

En Italie, depuis le robuste courrier Bergami qui fut publiquement le Greluchon d’une reine d’Angleterre, les Petits Messieurs ont abusé des bijoux