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ses russes les plus exercées. Certes, les Gérontes n’ont jamais été à pareille fête auprès des Petites Dames ; elles n’y mettent pas tant de façon.

Une fois maîtres du terrain, c’est-à-dire maîtres de la personne, des secrets, de la considération, et surtout des revenus des grandes imprudentes qu’enivrent ces désastreux regains de l’amour, ils restent aimables, caressants, attentifs, mais à la condition tacite que les craintives dépossédées ne tenteront jamais de contrôler leurs caprices et leurs prodigalités, et certes, il n’est pas de Petites Dames qui en aient autant qu’eux ; ils en remontrent à celles-ci en fait de raffinements sensuels et d’appétits ruineux. Un de leurs vices est la passion du jeu ; leur soif naturelle de l’or les y excite. Cette émotion âpre et poignante met un hasard de plus dans leur vie d’aventures ; les coups rapides du lansquenet et du baccarat les enfièvrent ; tandis que celle